samedi 1 juin 2019

Franziska, l'interprète allemande qui faillit sauver Saint-Malo de la destruction


Le 9 août 1945, un an exactement après l’arrestation de l’accusée à Saint-Servan, c’est une audience bien singulière de la Cour de justice de Rennes à laquelle assiste le chroniqueur judiciaire du quotidien La Voix de l’Ouest : « C’est moins l’importance des faits reprochés à l’accusée qui a comparu hier devant la Cour de Justice, que la personnalité de cette accusée, ses origines, ses relations, la classe sociale à laquelle elle appartenait, son action pendant l’occupation et surtout au moment du siège de Saint-Malo, qui a fait que cette audience échappe à la monotonie que fait naître l’uniformité des accusations évoquées devant cette juridiction. »

De la jeunesse de Franziska Gloeckner, née à Neustadt (Hessen) le 21 mars 1910, nous ne savons rien, sinon qu’elle a fait des études secondaires qui lui ont permis d’acquérir une bonne maîtrise de la langue française. En 1936, elle épouse en secondes noces Jacques Plourin, alors attaché à l’ambassade de France de Berlin. Le couple quitte ensuite l’Allemagne pour s’installer à Paris. Au mois d’août 1939, Jacques Plourin est mobilisé comme lieutenant de réserve.  Selon son épouse, il lui aurait alors conseillé de se « réfugier » à Saint-Servan chez une amie anglaise, Mme Gardan, qui l’héberge jusqu’au mois de mars 1940. Elle s’installe ensuite Boulevard Hébert à Paramé. Du fait de ses origines, bien qu’elle ait acquis la nationalité française par son mariage, Franziska est considérée comme suspecte et fait l’objet d’une surveillance. « D’avril à juin 1940 j’ai dû aller me présenter deux fois par semaine et le 14 juin convoquée à Rennes au quartier Foch où on m’a signifié que je devais me rendre en résidence surveillée à La Flèche. Je fus autorisée à me rendre à Saint-Malo pour y prendre 20 kg de bagages, mais en raison de mon état de santé le commissaire de police de Paramé prit sur lui de faire reporter cet ordre et je fus alors autorisée à rester à Paramé jusqu’à nouvel ordre. Le 21 juin 1940, les Allemands ont occupé la région et j’ai continué à y séjourner jusqu’à présent », déclare-t-elle au commissaire de police Henaut de la BST de Rennes, lors de son premier interrogatoire du 19 août 1944.

Son mari fait prisonnier, à court d’argent, Franziska essaie d’obtenir du travail auprès de la
Hôtel Franklin, siège de la Kommandantur du port
mairie de Saint-Malo qui, selon elle, l’aurait dirigée vers la Kreiskommandantur où on lui propose une place d’interprète. Le 5 juillet 1940, elle prend ses fonctions à la Kommandantur du port, qui occupe le Palais Franklin, dans le service du capitaine de corvette Walter Reichert, Hafenkommandant « connu sympathiquement » en ville sous le surnom de « Petit bouc ». Elle est chargée des affaires administratives concernant le port : réquisitions des bateaux, autorisations de pêche, liaison avec le capitaine français du port et l’administration des Ponts-et-Chaussées. D’après le commissaire Henaut, Franziska y acquit : « une telle influence qu’elle fut connue de tous sous le nom de « Commandante du port ». En 1940 elle dominait le capitaine de corvette Reichert et rendit un nombre considérable de services à la population civile. »

Walter von Reichenau (1884-1942)
Franziska, dont les deux frères sont capitaines, a de solides relations dans l’armée allemande. Son beau-frère, le docteur Pünder, était secrétaire d’état du chancelier Brüning. Elle est surtout la nièce du contre-amiral Ewers, réputé au sein de la Kriegsmarine pour avoir participé à la bataille navale de Skagerrak lors de la Première guerre mondiale, et dont Reichert fut l’adjoint. Ce dernier va donc la prendre sous sa protection et la présenter au général Kauffmann, commandant de la région, qui avait connu son père à Göttingen : « Des relations très amicales et suivies se créèrent entre nous. » C’est ainsi qu’elle va obtenir la libération de son mari au mois de janvier 1941. « Après le retour de votre mari de captivité pourquoi n’avez-vous pas quitté Saint-Malo pour vivre avec lui ? », s’étonne le commissaire Henaut. Franziska répond : « Mon mari avait le même traitement qu’avant-guerre, soit environ 5 000 F, ce qui était nettement insuffisant pour vivre à Paris. Il m’a conseillé de rester à Saint-Malo où j’avais mon ravitaillement assuré et où je gagnais assez pour subvenir aux besoins de ma fille. Je gagnais en effet dans les derniers temps environ 4 800 F, prime de séparation comprise. » Reichert présente également sa protégée au colonel Paulus, ainsi qu’au maréchal von Reichenau, alors en résidence à Dinard, avec qui elle dîne à trois reprises. Après le départ de Kauffmann en mars 1941, elle va fréquenter les généraux von Zulov et von Bessel, ainsi que le colonel Hartmann et enfin, en 1944, le colonel von Aulock.

Une femme du monde d’origine allemande, qui plus est maîtrisant parfaitement la langue du pays occupé, il ne devait pas y en avoir beaucoup autour de la garnison de Saint-Malo. Aussi bien, lors des réceptions données à la villa réquisitionnée de Castel Mond à Dinard, Franziska n’aura-telle aucun mal à trouver sa place dans le cercle très aristocratique des officiers supérieurs allemands. Interrogée par le commissaire Hunaut sur cette « galanterie des officiers allemands due à sa parenté », Franziska répond : « Étant donné que j’étais attachée comme interprète auprès du commandant de la base de Saint-Malo, j’étais présente à presque toutes les réceptions. Mon oncle, l’amiral Ewers, avait participé à la bataille du Skagerrak et était très connu dans les milieux de la marine allemande. Son frère, ainsi que le cousin de sa mère, sont des écrivains connus, ce qui fait qu’avec ces références, j’avais ma place dans ce milieu, et que le commandant du port ne manquait jamais de me présenter (…) Je tiens à signaler que jamais il n’y a eu entre nous des conversations d’ordre militaire et que jamais je n’ai été en relation avec les services de la Gestapo. » Pour le commissaire Hunaut : « Mme Plourin a le goût du luxe et des grandes cérémonies officielles auxquelles elle avait été habituée dans sa jeunesse. Sa situation de fortune ne lui donnant pas la possibilité de vivre largement, on peut supposer que c’est pour profiter des quelques fêtes organisées par les officiers et les notabilités qu’elle a entretenu des relations dans ces milieux. » Le préfet d’Ille-et-Vilaine ne partage pas cet avis. Dans un courrier du 13 octobre 1944, adressé au commandant de la XIe Région Militaire (BSM), il estime que le rapport du commissaire est : « un plaidoyer en faveur de la prévenue » et qu’il : « reproduit trop fidèlement les explications fournies, pour sa défense, par Mme Plourin ». En outre, d’après des renseignements fournis par le sous-préfet de Saint-Malo, le commandant Levavasseur : « Il est avéré, notamment, qu’elle vivait à peu près ouvertement avec le colonel Von Aulock, dernier commandant de la garnison de Saint-Malo. »

Franziska est interrogée par le juge Duris sur ces relations : « Deux de vos frères sont officiers dans l’armée allemande, il paraît donc normal que vous souhaitiez la victoire allemande et que vous utilisiez tous les moyens pour la faciliter. » Réponse de l’inculpée : « Je me suis toujours au contraire considérée comme Française et j’ai simplement souhaité la fin de la guerre sans faire de vœux pour l’un ou l’autre des belligérants. J’ai même décliné plusieurs propositions d’opter pour la nationalité allemande, j’ai refusé également de servir d’interprète dans un service d’embauche du STO car je ne voulais aider en aucune façon les déportations en Allemagne. J’ajoute que d’autres interprètes n’ont pas hésité à opter pour la nationalité allemande, ce qui leur procurait des avantages non négligeables : traitements augmentés, droit à la cantine, voyages payés pour se rendre près de leur famille, réquisition de logement, etc. »

Au mois de février 1943, Franziska se rend en Allemagne auprès de sa famille qu’elle n’a pas revue depuis son mariage. Du fait de sa nationalité française, elle déclare avoir eu beaucoup de mal pour obtenir les papiers nécessaires : « On fit même à nouveau pression sur moi pour me faire opter pour la nationalité allemande, ce que je refusais. » A son retour, au mois de juin, elle se retrouve sans travail. En effet, après le départ de Reichert en juin 1941, le capitaine de vaisseau Beesel, qui lui avait succédé, souhaitait se séparer d’elle. Sous la pression du capitaine de vaisseau Gustav Kieseritzki, commandant du port de Brest, qui avait connu Franziska lors d’une visite à Saint-Malo en 1940, il avait changé d’avis. Pendant l’absence de Franziska, Beesel a été remplacé par le capitaine de frégate Endell : « Cet officier était très mal disposé à mon égard et ne voulait pas me réemployer. Il voulait même faire réquisitionner à son profit la villa que j’avais louée et en avait été empêché par l’intervention du général Seebohm, feldkommandant de Rennes, que j’avais eu l’occasion de voir au cours de réceptions. »

Franziska ne va pas rester longtemps sans emploi. Le 15 juillet 1943, elle est recrutée comme interprète au camp d’aviation de Pleurtuit, dont elle connaissait le commandant depuis 1940. Au mois de novembre, celui-ci l’informe que la section du SRA de Rennes lui a donné l’ordre de la licencier et de l’expulser de la zone côtière : « Le commandant du camp, le colonel Buch, étant allé aux renseignements à Rennes, apprit que cet ordre venait d’Angers. Il a refusé de m’expulser et m’a conservée à son service. » Déjà, au mois de mars 1941, avant de partir, le général Kauffmann avait confié à Franziska qu’elle était surveillée par les services de contre-espionnage de l’Abwehr : « Il m’a déclaré que j’étais suspecte au SRA dont un agent d’Angers du nom de Fuchs, qui se faisait appeler Renard, avait fait une enquête sur mon compte. Il avait reçu des renseignements d’officiers subalternes qui pensaient que je ne fréquentais des officiers supérieurs et généraux que pour recueillir auprès d’eux des informations d’ordre militaire et les transmettre à une autre puissance. Fuchs voulait me faire expulser de la zone côtière et s’opposait à la libération de mon mari, encore prisonnier à cette époque.Kauffmann l’a convoqué et s’est porté garant de ma personne. »

Le grand-duc Vladimir Romanov
Le grand-duc Vladimir avec ses parents et sa sœur
Parmi les fréquentations de Franziska, Vladimir Romanov occupe une place particulière. Né en 1917, le grand-duc réside à Saint-Briac, villa Ker Argonid, où son père, le grand-duc Kirill (1876-1938), cousin du Tsar Nicolas II, s’était exilé avec sa famille après la révolution russe. Le 19 juin 1941, le grand-duc se rend à la Kommandantur du port, de la part du Briacin Armel Beaufils, afin d’obtenir une autorisation de sortie pour son bateau. « Le grand-duc se présenta en m’expliquant qu’il avait fait déjà une demande infructueuse auprès de « Petit-bouc ». Je ne pus ce jour-là lui rendre aucun service car le capitaine du port était absent. Le grand-duc revint une semaine plus tard et je lui indiquais la marche à suivre. Pour me remercier il m’invita à déjeuner à l’Univers en compagnie de Mme Barbezat, amie commune au grand-duc et à moi-même et du colonel Seniavine », déclare Franziska. Quelques jours plus tard, elle téléphone au grand-duc pour l’informer que l’autorisation est accordée mais qu’il devait au préalable verser une caution comme tous les pêcheurs : « Le grand-duc me pria de venir prendre le thé chez lui, villa Ker Argonid, à Saint-Briac. J’acquiesçais à cette demande et j’en profitais pour lui porter son autorisation de pêche. Par la suite, des relations d’amitié nous unirent ; nous passions ensemble les week-ends, tantôt à Saint-Briac, tantôt à Saint-Malo. Le grand-duc m’avait porté sur son rôle d’équipage et je l’accompagnais à la pêche. Je suis devenue peu à peu sa confidente et je puis dire qu’aucun fait important le concernant durant cette période ne m’est inconnue. » Depuis le début du mois de juin 1941, et jusqu’à son départ définitif de Saint-Briac, le grand-duc et son secrétaire, le colonel Seniavine, 54 ans, sont constamment surveillés par la police française, dont un inspecteur loge en permanence villa Ker Argonid. Tous les deux ou trois jours, un rapport est adressé au commissaire principal de Saint-Malo qui le transmet ensuite au sous-préfet. Tout y est noté : les activités du grand-duc, les visiteurs, les sorties, les réceptions, etc. A la lecture de ces rapports, qui ont tous été conservés[1], il apparaît que les « relations d’amitiés » de Franziska et du grand-duc s’étendaient au-delà des seuls week-ends, le couple se rencontrant plusieurs fois par semaine.

Au même moment, le 22 juin 1941, se produit un événement inattendu avec le déclenchement de l’opération Barbarossa. Elle touche indirectement le grand-duc puisque deux jours plus tard, son chancelier, l’amiral Harald Graf, 54 ans, est arrêté par les Allemands dans sa villa de Saint-Briac. « L’amiral Graf a été arrêté par les autorités d’occupation le mardi soir 24 juin. Il serait victime, selon les renseignements non contrôlés qui me sont parvenus, d’une vengeance personnelle de la part de certains éléments russes, réfugiés en France, qui seraient jaloux de l’influence prépondérante qu’il exerçait sur le grand-duc », note dans un rapport le sous-préfet de Saint-Malo. Monarchiste et anticommuniste, Graf l’est sans aucun doute, mais pour autant il n’a aucune sympathie pour Hitler et le nazisme. Ce qui explique probablement cette arrestation et son transfert vers le camp de Royallieu, près de Compiègne, où il va être détenu pendant 14 mois. Avant d’être arrêté, il s’était entretenu avec Vladimir Romanov sur cette situation nouvelle : « Nous avons aussi discuté de la position que le grand-duc devait adopter devant la situation politique de plus en plus compliquée. Ses choix avaient dramatiquement changé de direction avec la survenue de la guerre entre l’Allemagne et la Russie. Si les Soviets étaient vaincus, les Russes devraient affronter de terribles épreuves, car ils perdraient une partie de leur territoire ; ils assisteraient peut-être même au démembrement de leur nation, divisée en parties instables et vulnérables. La position du Chef de la Dynastie, prétendant au trône de Russie, deviendrait, par une ironie du sort, encore plus difficile après une défaite soviétique. Il ne pourrait prendre le trône ancestral avec l’aval du conquérant et occupant son pays qu’au prix du sang et des souffrances du peuple russe. Pour cette raison, les Russes le rejetteraient, renversant la Dynastie à la première occasion. » Pour Graf, si les Allemands offrent le trône de Russie au grand-duc, la réponse devra être claire : « Il faut refuser toute offre faite par les Allemands s’il était évident que leur guerre était une guerre de conquête et non une guerre destinée à libérer le peuple russe du communisme. » Alors qu’il est à Compiègne, Graf apprend ce qui s’est passé après son arrestation : « Plusieurs jours après mon départ, le grand-duc avait été convoqué à Paris pour rencontrer l’ambassadeur Abetz. L’ambassadeur lui précisa la ligne politique qu’on souhaitait lui voir suivre. Il était évident que les dirigeants nazis s’intéressaient au grand-duc en raison de la politique qu’ils menaient envers la Russie. Il fut traité avec la plus grande courtoisie. »

En effet, le lundi 7 juillet 1941, l’inspecteur de police en charge de la surveillance du grand-
La Bretagne, 7 juillet 1941
duc adresse son rapport au sous-préfet de Saint-Malo : « A 5 h 45, le grand-duc et son secrétaire Seniavine ont quitté Saint-Briac dans une grosse voiture allemande conduite par un chauffeur en civil accompagné d’un officier, cette voiture était escortée par une voiture de la Feldgendarmerie. Le grand-duc n’est pas rentré la nuit dernière et ce matin, sa gouvernante a reçu un coup de téléphone de Paris l’informant que le voyage s’était effectué dans d’excellentes conditions et que tout allait bien. Il semble qu’il soit possible de faire un rapprochement entre la nouvelle de presse indiquant que le grand-duc allait parler à son peuple par radio et ce déplacement inopiné. D’autre part, le grand-duc avait reçu samedi vers 11 h, la visite de M. le Feldkommandant. Le grand-duc est rentré de Paris le lendemain. » D’après le sous-préfet : « Il me paraît hors de doute que le grand-duc Vladimir et son entourage envisagent, très sérieusement, l’éventualité d’une restauration en Russie. Je crois d’ailleurs que les autorités allemandes sont entrées en rapports avec lui et qu’elles auraient demandé ou fait demander de rédiger un manifeste contre le bolchevisme en faveur d’une action antisoviétique. Le grand-duc ne m’a pas caché, en effet, qu’il avait préparé un texte de cet ordre mais qu’il ignorait quand et où il pourrait être publié. Les autorités allemandes l’auraient préalablement fait pressentir par Mme Plourin, interprète à la Hafenkommandantur, grâce à Mme Barbezat, de Dinard, qui serait en relations, d’une part avec le grand-duc, et qui d’autre part, milite en faveur d’un rapprochement avec l’Allemagne. » 

Interrogée par le juge Duris sur ce déplacement à Paris, Franziska a sa propre explication : « Je sais qu’en juillet 1941, à la suite d’une entrevue qu’il a eue avec Otto Abetz, ambassadeur d’Allemagne à Paris, il est revenu très peinéJe ne crois pas que le grand-duc ait discuté avec l’ambassadeur de la dévolution éventuelle du trône de Russie ; il est plus probable qu’il a sollicité simplement l’autorisation de séjourner en Allemagne où il possède des intérêts moraux et matériels. Si le grand-duc a tenté par la suite, sans résultat par ailleurs, d’obtenir une entrevue avec le général von Stülpnagel en vue de créer un contact avec les hautes autorités allemandes, je suis à peu près certaine que son but était encore d’obtenir une autorisation de séjour pour y poursuivre ses étudesA aucun moment le grand-duc ne m’a confié son désir ou son espoir d’accéder au trône de Russie et il m’était délicat de l’interroger sur ce point. Je sais toutefois par son secrétaire, le colonel Seniavine, qu’il n’aurait accepté le trône que sur la demande formelle du peuple russe. » Le juge Duris n’est pas de cet avis : « Vos explications ne paraissent guère vraisemblables. Votre prise contact avec le grand-duc se situe en juin 1941, date précise à laquelle l’Allemagne entre en guerre avec l’Union Soviétique. Les premiers succès de l’armée allemande pouvaient permettre de croire à une victoire rapide et il importait de choisir un chef à la Russie nouvelle. On peut donc induire que c’est vous qui avez été chargée de pressentir le grand-duc et, par l’influence que vous auriez pu acquérir sur sa personne, de le mettre en rapport avec les hautes autorités allemandes. Ce point de vue est corroboré par le fait qu’après l’échec des pourparlers avec Otto Abetz, l’ordre a été donné aux officiers allemands de cesser tout contact avec le grand-duc. » Réponse de Franziska : « J’admets que la coïncidence est troublante mais le maintiens mes déclarations ; j’ajoute d’ailleurs que mes relations avec le grand-duc, loin de cesser, se sont faites au contraire plus étroites par la suite, ce qui prouve qu’elles n’étaient pas intéressées. »

Sur ces relations « plus étroites », les rapports de police, qu’il est impossible de citer tous, sont sans ambiguïté. Prenons celui du 1er septembre 1941, par exemple : « Samedi soir le grand-duc et ses invités se sont rendus à Saint-Malo pour dîner à l’hôtel de l’Univers, Mme Plourin interprète à la Hafenkommandantur assistait également à ce dîner. » Le grand-duc est un habitué de l’hôtel car il y déjeune le lendemain avec Franziska. Le vendredi 5, le couple déjeune et dine à Ker Argonid puis passe l’après-midi à la plage de Dinard. Le lendemain : « Le grand-duc a passé la nuit à la villa Raguimijack, puis s’est rendu à Cancale vers 11 h où il est descendu avec ses invités à l’hôtel du Phare. » La villa Raguimijack, que loue Franziska, est située au 3, rue des Dunes, sur la digue de Rochebonne. Le samedi 20 : « Le grand-duc, accompagné de Seniavine, passe la nuit chez Mme Plourin. » Même chose le samedi suivant : « A 11 h, le grand-duc, accompagné de M. Seniavine s’est rendu à Saint-Malo, chez Mme Plourin, et il a été l’invité de cette dame jusqu’au lendemain à 18 h 30, heure de son retour à la villa Ker Argonid. » En marge, sur le rapport, le commissaire principal note en rouge : « Que s’est-il passé ? » Le 17 octobre, le grand-duc se rend au cinéma de Saint-Briac pour assister à la projection du film « Face au Bolchevisme ». Autre rapport, du 20 octobre : « Samedi 18, le grand-duc a quitté en automobile sa propriété, accompagné de son secrétaire particulier pour se rendre à Dinard vers 16 h. Il a ramené à son domicile son invitée habituelle, Mme Plourin, laquelle a passé la nuit à la villa Argonid. » Le 2 novembre, l’inspecteur de police note la présence de M. Plourin, qui est probablement venu passer le week-end de la Toussaint. Le couple déjeune villa Argonid. Le 17 novembre : « Le général von Bessel invite le grand-duc et Mme Plourin au restaurant « Le vieux moulin » à Hédé. Puis le grand-duc raccompagne en voiture à Saint-Malo Mme Plourin, qui séjournait à Ker Argonid depuis le 8 novembre courant. » 16 décembre : « Le grand-duc s’est rendu à Saint-Malo chez Mme Plourin où il a passé la nuit. Il était invité hier soir à diner chez le général allemand commandant la place de Saint-Malo. Sa majesté et sa suite doivent rentrer à Saint-Briac dans la journée. » Nouvelle note en rouge du commissaire principal : « Il faut dire une bonne fois à ces inspecteurs que le grand-duc n’a pas droit au titre de Majesté ! » Message compris par l’inspecteur qui écrit désormais « son Altesse » ! Le 31 décembre, le grand-duc fête le nouvel-an chez Mme Plourin. Le 9 février 1942 : « Le grand-duc est à l’hôtel des Ambassadeurs à Paris. Il s’est présenté dans une banque allemande où il a perçu la somme de 200 000 francs résultant de divers héritages. Il a eu un entretien avec un baron allemand qui serait un des chefs de la police secrète allemande, venant de Berlin pour enquêter sur un nouveau comité de Russes blancs formé dernièrement en France par un nommé Gerekoff (ancien danseur de ballet). Le grand-duc n’a pas cherché à entrer en contact avec lui. » Dimanche 5 avril 1942 : « Le grand-duc a reçu à déjeuner M. et Mme Plourin, un général allemand et deux officiers supérieurs. » Le 23 avril 1942, le grand-duc et Mme Plourin se rendent au mariage de Mlle Barbezat, amie de Mme Plourin, et du comte Régis de Lorgeril à Trébédan (CdN). Le 20 juillet 1942, le général von Bessel est invité à dîner avec Mme Plourin. Le 8 octobre 1942 : « Le grand duc s’est rendu à une partie de chasse organisée par les officiers allemands présents à Dinard. De retour à sa villa, le grand-duc recevait à sa table deux officiers allemands ainsi que Mme Plourin et une de ses amies. » Le 11 juin 1943 : « Le grand-duc va en voiture à Rennes, chercher Mme Plourin qui arrive de Berlin. » Au mois de juillet 1943, Franziska déménage de Saint-Malo pour s’installer avec sa fille et sa bonne dans la villa Castelmar, plus cossue, située au 31, avenue Georges V, à Dinard. Ce qui lui évite de traverser la Rance pour se rendre à Pleurtuit. Les années d’oisiveté du grand-duc à Saint-Briac prennent fin le 21 avril 1944. « Le grand-duc a reçu l’ordre de quitter la zone côtière ainsi que tous les Russes blancs et s’est rendu à Paris. Malgré toutes les apparences, je puis vous affirmer que je n’ai jamais été la maîtresse du grand-duc mais sa simple confidente et amie », déclare Franziska au juge.

Lorsque l’on consulte la notice du grand-duc sur le site Wikipédia, on peut découvrir cette étonnante assertion : « Refusant de publier un manifeste appelant les émigrés russes à soutenir les nazis dans leur guerre contre l’Union soviétique, en 1942, le grand-duc et son entourage furent internés au camp de Royallieu situé près de Compiègne. » Assertion reprise dans un article signé François Billaut, qui rajeunit le grand-duc de dix ans, publié par le magazine royaliste Point de Vue, daté du 19 juillet 2018 : « À la mort du grand-duc Cyrille, en octobre 1938, son fils Vladimir, âgé de 11 ans, devient le nouveau chef de la maison impériale en exil. Quatre ans plus tard, la Gestapo sanctionne le refus de l’adolescent de signer un manifeste de soutien au régime nazi en l’internant au camp de Royallieu, près de Compiègne. Déporté en Allemagne, le grand-duc est assigné à résidence à Amorbach, en Bavière, chez sa sœur la princesse de Leiningen. » Le lecteur appréciera le qualificatif de « déporté »… Confusion avec l’internement de l’amiral Graf ou volonté de faire passer Vladimir Romanov pour un opposant au régime nazi ? Quoi qu’il en soit, les rapports de police sont formels, hormis quelques escapades à Paris, le grand-duc n’a pas quitté la Côte d’Émeraude de toute la période de l’Occupation. Il n’a donc pas pu être interné à Compiègne.

Le colonel Andréas von Aulock

            Le grand-duc ayant quitté Saint-Briac, Franziska entre en relation avec le colonel von Aulock, 51 ans, arrivé à Saint-Malo le 15 février 1944 comme commandant de la Festung : « Je fis sa connaissance en avril, mais je n’ai jamais été sa secrétaire interprète, ce rôle étant assumé par le comte de Metternich. A cette époque j’étais encore employée au camp de Pleurtuit qui fut dissous en mai. Grâce à la protection de von Aulock, je fus employée comme interprète près du trésorier de la forteresse et de la Kreiskommandantur à compter du 20 juin. Malgré les rumeurs, j’affirme n’avoir jamais été la maîtresse de cet officier. Il est exact cependant qu’il était amoureux de moi et que j’avais acquis une grande influence. » Franziska déménage de nouveau et s’installe au 23, boulevard du Rosais à Saint-Servan, afin de se rapprocher de la Citadelle, où elle est allée une fois : « Sans pouvoir préciser l’importance des défenses. Je sais qu’il s’agissait surtout de canons de 105 et que le ravitaillement état prévu pour une période de 56 jours. Après la chute de Cherbourg, le Führer a envoyé l’ordre à tous les commandants de forteresse de tenir jusqu’au dernier homme. »

Après le débarquement des troupes alliées, le quartier du Rosais va progressivement se transformer en une vaste cité sanitaire. Des croix rouges sont peintes sur les toits de l’hôpital complémentaire et sur les villas des médecins, y compris sur celle de Franziska. Convoqué à la Cité par von Aulock, le docteur Ferey se voit signifier qu’il sera réquisitionné pour soigner les blessés allemands en cas d’attaque des Alliés. Ceux-ci ayant fait sauter le « verrou » d’Avranches, l’attaque sur la cité corsaire n’est plus qu’une question de quelques jours. En conséquence, le 3 août, von Aulock, en accord avec le sous-préfet, ordonne l’évacuation de la ville avec le 7 août comme dernier délai. D’après R. Fouque, auteur du livre La Cité, bastion de la forteresse de Saint-Malo, publié en 1945 : « Le docteur Ferey, chargé d’intervenir auprès du colonel pour que Saint-Malo, ville historique, soit déclarée ville ouverte, se rend à la villa de Mme Plourin, toute proche de l’hôpital. Celle-ci s’apprête à se rendre à la citadelle. Aussi persuasif que possible, il lui transmet sa requête. A 19 h, il est répondu au docteur que le colonel est très occupé et qu’il ne peut le recevoir. Il ne peut pas prendre une telle décision sans ordre de ses chefs. » Le dimanche 6, en fin de matinée, alors que l’artillerie américaine pilonne les Schutzpünkte (points forts) de la Festung, Mme Plourin annonce au docteur que sa démarche auprès du colonel a échoué : « Il n’a pas pu prendre lui-même une décision aussi grave. Il en a référé à von Kluge qui en a référé lui-même à Hitler, qui a répondu : « Il n’y a pas de ville historique qui tienne. Vous vous battrez jusqu’au dernier homme et jusqu’à la dernière pierre. » Lors de son interrogatoire, le juge Duris demande à Franziska si elle avait usé de son influence sur le colonel von Aulock pour tenter de sauver Saint-Malo d’une destruction inutile : « Sur la proposition du docteur Ferey, j’ai offert au colonel de transformer la vieille ville en centre de refuge de la population civile. Von Aulock approuva et envisagea même d’y transférer l’hôpital militaire du Rosais de façon que la cité fut déclarée « ville hôpital ». Le médecin allemand refusa en raison de la proximité de la forteresse de Cézembre et je dus rapporter une réponse négative au docteur Lugnier de Saint-Servan. Je fis une seconde démarche avec le comte Possesse, de Rothéneuf. Le 6 août, je traduisis sa requête et j’insistais personnellement pour qu’on épargna la cité. Von Aulock répliqua qu’il avait la garde de la ville et qu’il combattrait honorablement. » Toujours d’après R. Fouque : « A la mi-juillet, M. Delacour, l’ancien maire de Saint-Servan, avait tenté d’infléchir la décision de détruire les installations du port en faisant une démarche par l’intermédiaire de Mme Plourin. Quinze jours plus tard, Briand, le maire de Saint-Malo, avait renouvelé la demande : « Voulez-vous nous ruiner pour vingt ans ? » Réponse de von Aulock par l’intermédiaire de Mme Plourin : le colonel vous assure qu’il fera le minimum. » Interrogée à ce sujet par le juge Duris, Franziska répond : « Mlle Feuchère, artiste peintre, et M. Briand sont également venus me trouver et m’ont demandé d’intervenir auprès du colonel afin que celui-ci ne fasse pas sauter les quais et bassins du port. En effet le capitaine Endell avait prévu la destruction de l’écluse, de la jetée, des quais et des grues. Après mon intervention, le colonel téléphona devant moi au capitaine Endell lui expliquant qu’il était le chef suprême de la place et qu’il avait seul qualité pour ordonner la destruction du port. » 96 puits de mines avaient été préparés par les Allemands. Finalement, les portes de l’écluse et la jetée ont été détruites, mais les quais et les grues seront épargnées.

Le 9 août, les Allemands qui défendent le Schutzpünkte de la colline Saint-Joseph se rendent aux Américains, qui se lancent alors dans de difficiles combats urbains pour libérer Paramé, puis Saint-Servan. Le 10, alors que les G.I. sont face à la citadelle, Franziska se trouve dans le blockhaus de l’arsenal militaire de Saint-Servan, en compagnie des médecins français réquisitionnés pour soignés les blessés allemands : « Nous avons envoyé deux soldats porteurs des insignes de la Croix-Rouge au-devant des Américains, afin que ceux-ci viennent porter des soins aux blessés qui se trouvaient dans le blockhaus. Les Américains, après avoir chargé les blessés, m’ont emmenée où se trouvaient parqués tous les prisonniers. Peu après, j’ai été interpellée avec Wenne, trésorier du colonel von Aulock, pour tenter, avec cet officier, de me mettre en communication avec le colonel pour intervenir auprès de lui afin qu’il dépose les armes. Comme je connaissais particulièrement le colonel et que j’avais sur lui une bonne influence, le trésorier avait tenu à ce que ce soit moi qui tente la démarche. » On retrouve cette démarche dans l’ouvrage de R. Fouque : « Une ligne téléphonique reliait la poste de Saint-Servan et la citadelle, mettant ainsi en communication les Américains et les Allemands. Mme Plourin avait proposé de téléphoner à von Aulock dans l’espoir de l’influencer et d’obtenir la reddition de la citadelle et des dernières fortifications occupées par l’armée allemande. Les Américains s‘opposèrent à cette démarche. » D’après Franziska, la communication n’ayant pu être établie : « C’est alors Wenne qui est allé personnellement trouver le colonel. » Pendant ce temps, elle est conduite au collège de Saint-Servan : « J’ai procédé à la traduction d’une lettre qu’adressait M. Delacour, maire de Saint-Servan, au colonel dans laquelle il lui demandait d’éviter autant que possible la destruction de l’agglomération malouine et dinardaise. » Protestant sur les conditions de son arrestation auprès de Delacour, celui-ci obtient des Américains qu’elle rejoigne son domicile. Elle n’y restera pas longtemps : « Une heure plus tard, vers 22 h 15, deux soldats américains, accompagnés d’un membre de la Résistance, se sont présentés chez moi et m’ont conduite à la prison de Lorette où j’ai été enfermée dans une cellule jusqu’au 11 août vers 17 h, jour où j’ai été conduite à Rennes et déposée dans une cellule de la gendarmerie. » Interrogée le 15 août par le commissaire Hunaut, elle est ensuite transférée au camp Margueritte. Le 17 août, le colonel von Aulock, toujours retranché avec sa garnison dans une citadelle prise sous un feu d’enfer et sans aucune issue possible, va enfin se résoudre à hisser le drapeau blanc.
Ouest-France, 21 août 1944

Le 31 janvier 1945, inculpée pour « Intelligence avec l’ennemi » et deux dénonciations, Franziska est présentée au juge Duris, qui instruit son dossier. La première dénonciation concerne une demoiselle Mervin, qu’elle avait rencontré devant l’hôtel Franklin, et qui arborait une croix de Lorraine sur sa blouse : « Vous l’avez priée de vous suivre dans un bureau où vous lui avez demandé son état-civil. Après l’avoir obligée à remettre sa croix de Lorraine à un marin, vous l’avez congédiée en l’informant qu’elle ferait deux mois de prison. » Franziska se défend : « Il ne peut s’agir que d’une confusion, j’étais bien dans l’hôtel Franklin à cette époque, mais d’autres interprètes féminines travaillaient au même service ou dans d’autres bureaux, notamment une jeune femme blonde qui me ressemblait quelque peu. Je demande donc à être confrontée avec la plaignante. » La seconde concerne M. Delacour, importateur de sel, dont le commissaire Hunaut rappelle dans son rapport qu’il fut en 1940 : « Un des premiers commerçants à entrer en relation avec les autorités allemandes du port. » Un de ses bateaux ayant été requis, Delacour téléphona à la Kommandantur du port pour savoir s’il s’agissait réellement : « d’une réquisition ou plutôt d’un vol. » Mme Plourin, qui avait reçu la communication, la transmit au commandant du port, qui fit traduire Delacour devant le conseil de guerre pour insulte à l’armée allemande.  L’affaire va finalement s’arranger : « Devant cette conséquence qu’elle n’attendait pas, Mme Plourin regretta d’avoir mis l’officier au courant, et devant le tribunal, elle fit une déposition telle, que celui-ci acquitta M. Delacour. »

            Le 9 août 1945, Franziska comparaît devant la Cour de justice de Rennes. Une dizaine de témoins, dont M. Delacour lui-même, M. Briand, l’ancien maire de Saint-Malo, M. Lamor, secrétaire des syndicats maritimes, etc., viendront dire qu’elle fut son activité en faveur des Malouins. Il est rappelé que Mme Plourin est intervenue auprès des Allemands pour faire libérer Rabstejnek, fils d'un tailleur malouin, dénoncé comme juif par la Milice, mais aussi Lamor, fils du chef régional des pêches, ainsi que M. Hervé de Saint-Servan, accusé de détenir des pigeons voyageurs. « Le commissaire du gouvernement, M. Simon, ne put en toute loyauté, que demander une peine infime pour celle dont quelqu’un dira, que « certaine pages de la vie de cette Allemande, qui fut un vrai roman, ont été écrites en français, et en bon français. » M. le bâtonnier Baudet, qui avait mis son grand talent au service de cette « Allemande qui, française par son mariage, a agit comme ne l’auraient pas fait bien des Français. » Et c’est son acquittement pur et simple qu’il réclame du jury », relate le chroniqueur judiciaire de La Voix de l’Ouest. Après un court délibéré, le jury revient avec un verdict d’acquittement.


[1] ADIV 134 W 20

26 commentaires:

  1. Bonjour, cet article est passionnant. Savez-vous ce qu'est devenue cette femme après 1945?

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    1. Merci pour vos compliments. Tout comme vous, j'aurais aimé savoir ce qu'est devenue cette femme. Est-elle retournée dans son pays d'origine, où elle avait déjà un jeune garçon issu de son premier mariage ? Est-elle restée en France avec sa fille qui est peut-être encore en vie ?
      Bien à vous

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    2. Elle est décédée à son domicile parisien, dans le XVI ème, en 2004. Elle était veuve de Lucien BOURGOIN.
      Je suis toujours à la trace de sa fille.

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    3. Merci pour votre réponse,
      Franziska avait également un fils né en 1932, issu d'un premier mariage contracté en 1931. Sa fille étant née en 1935. A moins que cela ne présente un quelconque intérêt historique, je ne vois pas la nécessité de mêler les enfants ou descendants aux affaires de leurs parents dont ils ne sont pour rien.
      Bien à vous.

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  2. Merci infiniment pour votre réponse. J'ai découvert qu'un livre a été écrit sur elle: "Franziska" de Jean-Claude Quémar. Elle aurait apparemment beaucoup voyagé et serait décédée en 2004. L'auteur n'a lui non plus trouvé la moindre trace de sa fille. Mystérieuse Franziska... Cordialement.

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  3. Merci pour votre information car je découvre en effet cet ouvrage sur internet.

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  4. Très émouvant et fort car vous parlez de mon grand père Joseph Rabstejnek dénoncé comme juif j'ai acheté le livre merci pour votre travail

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  5. Merci pour vos compliments "inconnu". Ce qui explique donc le pic de consultation de cet article avec 230 vues pour la journée d'hier.

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    1. Non, le pic de 230 vues est lié au fait que Stephane Bourgoin prétend etre son fils.
      Sachant que c'est une personnalité publique qui a menti sur a peu pres toute son existence, escroqué ses lecteurs fais croire que sa compagne avait ete brutalement assassinée, mentir sur une pretendue formation au FBI, s'etre arrogé la creation d'une asso d'aide aux victimes etc etc ..

      Oui, le pic c'est que desormais il dit que c'est parce que ses parents ont eu un destin exeptionnel (donc Franziska) et que les gens maintenant aimerais bien savoir si il se moque une fois de plus du monde :)

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  6. Si vous êtes intéressés, je peux faire des recherches pour retrouver la fille de Franziska. Etant généalogiste professionnel, j'ai déjà pu avoir une première piste...

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  7. Bonjour, très interessant merci ! Concernant ses enfants, aurait-elle eu un fils de son union avec Jean Lucien Bourgoin en 1953 ?

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  8. Bonjour, j'ai rencontré Franziska Bourgoin qui était une amie de la famille, je peut témoigner de son incroyable courage et de la rectitude de son caractère. Elle est effectivement la mère de Stéphane Bourgoin, je crois que de regarder le profil de son mari vous renseignera sur le type de personnage quel était il est certain que moi elle m'a marqué

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    1. Bonjour,
      Je découvre sur Wiki qui était ce Lucien Bourgoin. Un personnage en effet. Un gaulliste de la première heure qui épouse une interprète allemande, ce n'est pas banal. Avec Franziska, ils devaient avoir pas mal de choses à se raconter sur la période de l'Occupation. Je n'avais évidemment pas fait le lien avec un autre personnage, Stéphane Bourgoin... On aimerait avoir une photo de cette femme romanesque !

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    2. Ne vous fiez pas a la seule source non référencé par un document officiel sur Stephane Bourgoin. Je vous engage a faire une rapide recherche sur lui egalement vous comprendrez, et pourrez vous faire votre propre avis :)

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    3. Bonjour alors comment expliquez vous que Stephane Bourgoin affirme ne pas avoir de soeur ni frère ? Alors que Franziska avait déjà deux enfants lors de sa rencontre avecJean Bourgoin! la vérité se rapproche !pour ma part et cela n'engage que moi Franzeska n'est pas la mère de Stéphane!!

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    4. D'autant plus que Stephane Bourgoin explique à Paris Match qu'elle avait 50 ans quand elle l'a mis au monde alors qu'a sa naissance en 1953, Franziska avait 43 ans. Décidément les dates ne sont pas son fort !

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    5. Mettre au monde un enfant à l'âge de 43 ans à cette époque n'était pas sans risque...

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  9. J'ai posté en dernier sans m'identifier pas hasard. Voilà qui est fait

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    1. Merci "y.P-v" vous tombez à point, par un hasard tout à fait surprenant. Je m'adressai à l'auteur(e) de ce blog plus qu'a la réponse à la sortie de la lisière du bois. J'aurais besoin d'un peu plus que ça pour me convaincre, mais merci !

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    2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  10. Bonjour monsieur Hamon
    Je viens de découvrir votre blog, si vous souhaitez que nous échangions, vous pouvez me contacter par mail
    officielstephanebourgoin@gmail.com
    Cordialement.
    BOURGOIN Stéphane

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    1. ENFIN une information qui n'est pas un mensonge?
      On n'y croyait plus...
      Il est à noter que contrairement aux votres, j'ai conservé ceux de Kristian Hamon qui sont autrement plus sérieux! ("Le bezen Perrot" et "Les nationalsites bretons sous l'occupation").

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  11. Pour Axel de Sand :
    Sur la base de documents officiels, mais non communicables, je puis vous certifier que Franziska est bien la mère de Stéphane Bourgoin. Ce qui se passe ensuite est une affaire privée dont il est le seul maître et qui dépasse le cadre de mes recherches.
    Bien à vous

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  12. Très bon papier, basé sur des archives irréfutables. Que pensez-vous de l'assertion de M. Quémar selon laquelle Franzisca Gloeckner "était fichée depuis 1936 au deuxième bureau, le contre-espionnage français" ? Y a-t-il des éléments matériels à l'appui ?

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  13. Merci pour vos compliments. A plusieurs reprises dans le dossier d'instruction cette question d'espionnage est évoquée. Avant-guerre Franziska "aurait" fait partie des services d'espionnage allemand, ce qui obligea son mari à démissionner de l'Ambassade. En juin 1940, à Saint-Servan, elle est soupçonnée de faire partie de la cinquième colonne par la police française qui l'a surveille. Enfin, pour faire bonne mesure, en 1943 c'est le SRA d'Angers (Abwehr)qui la soupçonne de travailler pour une puissance ennemie...

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