Lorsqu’il y a deux ans, je
mettais en ligne un article sur les trois pendues de Monterfil, je n’imaginais
pas qu’il atteindrait aujourd’hui les 3 000 consultations. Ce drame, il
est vrai, était assez exceptionnel par sa cruauté. Heureusement, les femmes
tondues dans les jours qui suivirent la Libération ne connurent pas toutes le
même sort. Si les tontes « furent un phénomène de masse », il est
très difficile de les quantifier, tant les sources sont rares ou lacunaires. « Il
est extrêmement complexe de mesurer en valeur absolue les tontes de femmes à la
Libération car cet acte de justice a été intégré et assumé par la société de
l’époque. Elles n’ont donc fait l’objet d’aucun recensement systématique par la
police ou la gendarmerie, à la différence des homicides », poursuit Luc
Capdevila dans son ouvrage Les Bretons au lendemain de l'Occupation.
Imaginaires et comportements d'une sortie de guerre, 1944-1945. Cette
absence de statistiques officielles sur les tontes effectuées à la Libération
se vérifie également pour celles commises sous l’Occupation. Toujours d’après Luc
Capdevila « La chronologie des
tontes épouse celle de la Résistance armée. Elles apparaissent tardivement et
se développe sous l’Occupation. Tous les départements bretons ont connu des
tontes avant la Libération ». En valeur absolue, pour la Bretagne,
l’historien dénombre 17 tontes effectuées avant le 31 mai 1944, puis 18 pendant
les mois de juin-juillet. Les victimes se gardant bien d’aller porter plainte à
la gendarmerie, on peut imaginer qu’elles furent probablement plus nombreuses.
Les
tontes printanières de 1944
Lorsqu’elles apparaissent dans
les archives, les tontes effectuées sous l’Occupation diffèrent
de celles commises à la Libération, où l’on attend que l’occupant soit parti
pour passer à l’acte. On constate en effet qu’elles ont un caractère
essentiellement rural. De ce fait, tout le monde se connaissant plus ou moins
dans les villages, elles sont effectuées de manière discrète, souvent de nuit et
par des hommes masqués. Elles n’ont donc pas l’aspect ostentatoire des tontes urbaines
de la Libération. Les raisons ayant entraîné ces tontes sont également différentes : elles ont valeur d’avertissement. Plutôt que de femmes soupçonnées d’entretenir
des relations sexuelles avec un soldat allemand (Leur tonte risquant
d’entraîner des représailles), il s’agit surtout de
personnes connues pour s’enrichir au marché noir, ou bien réputées pour être
des « collabos », comme ce Morbihannais, coiffeur de son état
et tondu en plein jour dans son salon par des maquisards masqués.
Bien que le moins touché des
départements bretons, l’Ille-et-Vilaine n’échappe pas à cette vague de
tondaisons printanières. Avec l’éclosion des micro-maquis au nord du
département, on assiste à une multiplication des opérations de racket en
direction de fermes qui, si l’on en juge par le montant des butins, n’ont pas
été choisies au hasard. Pour avoir une idée des liquidités cachées sous le
matelas ou au milieu les piles de draps dans les armoires, il n’est pas inutile de rappeler qu’en 1944, le
salaire minimum d’un ouvrier était d’environ 1 000 F et que les Caisses
d’Épargne, dont le plafond des versements avait été porté à 40 000 F par Vichy
en 1942, croulaient sous les excédents. Au hasard des consultations de dossiers d’enquêtes
effectuées par le parquet de Rennes sur ces rackets, apparaissent parfois des cas de tondaisons. Le 1er avril 1944 par exemple « Quatre individus armés non identifiés »
se présentent chez un cultivateur de la Mézière et réclament une somme de
150 000 F. Ils devront se contenter de18 000 F, mais « Ils ont maintenu toute la nuit, attachés sur
des chaises, M. X et les membres de sa famille et de son personnel. Les cheveux
de Mme X furent coupés. » Le butin sera plus conséquent le 4 mai
lorsque deux individus, eux-aussi masqués, s’emparent avec violence de
153 000 F et 15 livres de beurre dans une ferme de la Gaucherais à Rennes.
Même opération le 7 juin, chez un gros cultivateur de Noyal-sur-Vilaine. Le
fermier déclarant ne pas avoir d’argent, les trois hommes masqués le ligotent
sur une chaise et menacent de lui griller les pieds avec de la paille s’il ne
leur remettait pas son argent. Finissant par céder, le cultivateur leur donne
70 000 F en billets de banque et 750 000 F en bons du trésor, dont il
avait conservé les numéros et que les trois hommes brûlent sous les pieds du
cultivateur. Le racket prend alors une tournure plus sadique lorsqu’ils
déshabillent la fille du cultivateur, âgée de 19 ans, la laissant complètement
nue « Puis à l’aide de la flamme
d’une lampe pigeon, ont commencé à lui brûler le bas-ventre pour qu’elle leur
dise où était caché l’or de la ferme ». Selon le parquet de Rennes
« Il est de notoriété que M. X se
livre au marché noir ». Le 23 juin, à Guipel cette fois, vers deux
heures du matin, deux hommes armés s’introduisent par la force dans une ferme.
Après avoir demandé 800 000 F, puis 500 000 F, ils ne trouvent que
20 000F. Déclarant qu’ils reviendraient dans 15 jours pour récupérer
200 000 F, ils mangent sur place puis, avant de partir, coupent les
cheveux du cultivateur et de sa femme. Non loin de là, le 27 juin à
Saint-Aubin-d’Aubigné, le butin sera plus conséquent. Dans la nuit, cinq hommes
se présentent chez un fermier en déclarant : « qu’ils étaient patriotes » puis emportent 200 000 F en
Bons d’Épargne, 200 000 F d’obligations du Trésor, 225 000 F en
billets de banque, du beurre, de l’eau de vie, de l’essence. L’un des hommes
remet ensuite au fermier un reçu sur un billet de 5 F au nom de « Prigent
René ». D’après le parquet, les victimes avaient décidé de ne pas faire
connaître le vol et « Qu’ils
demandaient qu’aucune publicité ne soit faite sur cette affaire. » On
les comprend en effet. Le 1er juillet, neuf maquisards coupent les cheveux de la femme d'un agriculteur à Saint-Marc-le-Blanc. Le 5 juillet, vers 1 h 30, à Québriac, quelques figaro armés, après
avoir déclaré : « Police, au
nom de la loi, ouvrez ! » se font remettre 40 000 F, par un
cultivateur sur lequel « Ils se sont
livrés à quelques violences », lui coupant notamment les cheveux
« en lui faisant une croix gammée
sur la tête ».
Moins fréquentes, ces tontes
masculines vont continuer après la Libération. Ainsi ce « zazou »,
tondu le 23 août, place de la Mairie à Rennes. Pour le CDL « L’incident, qui causait du scandale et était
interprété diversement, paraît à la fois une brimade et une mascarade, surtout
qu’un deuxième « zazou » était en même temps mis en demeure de
s’engager sous la menace de la tondeuse. De pareils gestes ne peuvent que
nuire à la réputation des FFI. » Comme on peut le voir sur la
photographie ci-jointe, ce n’est pas un cas isolé. Ces clichés, une douzaine, ne comportent aucune
mention de date et de lieu. Cependant, sur l’un d'eux, on reconnaît
l’enseigne d’une entreprise Rennaise située sur le Mail. Et c’est bien un homme
tondu, encadré par deux FFI armés et des militaires en uniformes, qui est en
tête de ce pitoyable défilé – chemin de croix serait plus approprié
– suivi de sept femmes, également tondues, le visage badigeonné de croix
gammées.
En règle générale, il n’a jamais fait bon être une femme dans un pays occupé. C’était particulièrement le cas en Bretagne au printemps 1944, où chaque opération menée par les maquisards contre l’occupant entraînait son lot de représailles avec de nombreux viols commis par les « Osttruppen », ces Ukrainiens ou Géorgiens de sinistre réputation. Les nazis en fuite d’autres soldats, américains ceux-ci, commettront à leur tour l’irréparable. Ces crimes sont assez rares et le châtiment (par pendaison) pouvait varier selon la couleur de peau du G.I. Dans les journées troubles qui suivent la Libération, une autre forme d’humiliation s’abat sur les femmes. Malheur en effet à celles qui sont soupçonnées par leurs voisins d’avoir entretenu une relation sentimentale avec un soldat allemand. Conséquence d’un certain délitement et de la passivité des autorités locales, ces femmes, qui auraient du être interpellées par la police puis internées au camp Margueritte, puisque c’est là qu’elles étaient le plus en sécurité, vont être arrêtées par les FFI.
Les
tondues de Rennes
Établir un décompte exact des
tontes effectuées après la Libération est très difficile. Dans son ouvrage, Luc
Capdevila recense 159 cas pour les Côtes-du-Nord, 55 pour le Finistère, 34 dans
le Morbihan et 24 pour l’Ille-et-Vilaine. Ce qui est à peu près proportionnel à
l’implantation des maquis FTP par départements. D’après Luc Capdevila « A Rennes il semble qu’elles aient été nombreuses, mais seulement six
tontes ont été isolées. » En l’absence de recensement officiel, ces
six tontes sont attestées par une lettre de la célèbre photographe et
correspondante de guerre Lee Miller, publiée avec une photographie de trois
femmes tondues dans un livre d’Antony Penrose, Lee Miller Photographe et Correspondante de guerre. Après avoir
photographié la bataille de Saint-Malo et la reddition des troupes allemandes,
Lee Miller arrive à Rennes, d’où elle repartira pour couvrir la libération de
Paris.
Le 26 août, elle écrit à la journaliste anglaise Audrey Withers, rédactrice du magazine Vogue, qui l’avait envoyée en Normandie suivre la progression des troupes alliées « Aujourd’hui, à Rennes, j’ai assisté à une séance de représailles contre des collaborateurs. Ils avaient tondu les femmes, alors qu’après leur interrogatoire on disposait de preuves suffisantes pour qu’elles passent plus tard en jugement. C’étaient des filles stupides, même pas assez intelligentes pour avoir honte. Il y avait deux sœurs, âgées de dix-huit et vingt ans ; elles avaient vécu avec leurs petits amis allemands dès la première semaine de l’Occupation. Leur troisième sœur les aurait accompagnées si le comité ne l’avait autorisée à passer quelques jours auprès de leur mère cancéreuse, mourante, qui ignorait tout de cette disgrâce. Plus tard, j’aperçus quatre filles que l’on faisait défiler dans la rue et me précipitai vers elles pour les prendre en photo. Du coup, je me retrouvai en tête du défilé et la population pensait que j’étais la femme soldat qui les avais capturées, ou quelque chose dans ce genre, et on m’embrassait et me félicitait pendant que gifles et crachats pleuvaient sur les malheureuses. » Ce témoignage de Lee Miller est assez vague. Elle parle d’une tondaison de femmes, qualifiées de « filles stupides », parmi lesquelles se trouvaient deux jeunes sœurs. Lee Miller ne dit pas où ces filles ont été tondues et si cela s'est passé en public. Plus tard, le même jour probablement, elle assiste au défilé de quatre tondues qu’elle photographie. Les deux jeunes sœurs en faisaient-elles partie ? Sur la photographie prise devant le Palais du Commerce, et qui figure dans le livre, on voit trois jeunes filles, dont deux qui se ressemblent étrangement. Pour des raisons de droits d’auteur, je ne puis insérer cette photo sur ce blog. Elle est consultable sans problème sur Google https://fr.pinterest.com/pin/400187116861116278/ S’agit-il des deux sœurs précédemment citées ? Dans ce cas,
il n’y aurait qu’une seule
et même affaire de tondaison suivie d’un défilé en ville. Cette hypothèse est
confortée par une autre photographie, jusqu’alors inédite, de quatre jeune
filles, parmi lesquelles ont reconnaît sans difficulté les trois tondues de Lee
Miller. Cette photographie a été prise par André Costard, un Rennais qui
habitait boulevard Volney, dans le même immeuble qu’un certain… Charles Foulon.
Le 26 août, elle écrit à la journaliste anglaise Audrey Withers, rédactrice du magazine Vogue, qui l’avait envoyée en Normandie suivre la progression des troupes alliées « Aujourd’hui, à Rennes, j’ai assisté à une séance de représailles contre des collaborateurs. Ils avaient tondu les femmes, alors qu’après leur interrogatoire on disposait de preuves suffisantes pour qu’elles passent plus tard en jugement. C’étaient des filles stupides, même pas assez intelligentes pour avoir honte. Il y avait deux sœurs, âgées de dix-huit et vingt ans ; elles avaient vécu avec leurs petits amis allemands dès la première semaine de l’Occupation. Leur troisième sœur les aurait accompagnées si le comité ne l’avait autorisée à passer quelques jours auprès de leur mère cancéreuse, mourante, qui ignorait tout de cette disgrâce. Plus tard, j’aperçus quatre filles que l’on faisait défiler dans la rue et me précipitai vers elles pour les prendre en photo. Du coup, je me retrouvai en tête du défilé et la population pensait que j’étais la femme soldat qui les avais capturées, ou quelque chose dans ce genre, et on m’embrassait et me félicitait pendant que gifles et crachats pleuvaient sur les malheureuses. » Ce témoignage de Lee Miller est assez vague. Elle parle d’une tondaison de femmes, qualifiées de « filles stupides », parmi lesquelles se trouvaient deux jeunes sœurs. Lee Miller ne dit pas où ces filles ont été tondues et si cela s'est passé en public. Plus tard, le même jour probablement, elle assiste au défilé de quatre tondues qu’elle photographie. Les deux jeunes sœurs en faisaient-elles partie ? Sur la photographie prise devant le Palais du Commerce, et qui figure dans le livre, on voit trois jeunes filles, dont deux qui se ressemblent étrangement. Pour des raisons de droits d’auteur, je ne puis insérer cette photo sur ce blog. Elle est consultable sans problème sur Google https://fr.pinterest.com/pin/400187116861116278/ S’agit-il des deux sœurs précédemment citées ? Dans ce cas,
Archives de Rennes. Don de Yves Costard 350 Fi 725-10 |
Le 29 août, quelques jours après
le départ de Lee Miller, les Rennais assistent à un nouveau défilé de quatre
tondues. D’après le témoignage de l’une de ces femmes, qui figure dans son
dossier d’instruction, elles ont été arrêtées le matin puis emmenées dans une
caserne des FFI, rue Lobineau, pour y être tondues. Vers midi, ces femmes
doivent se rendre à pied, sous les insultes et les quolibets, à travers les
rues principales de la ville, à l’hôtel Caradeuc, rue de Fougères. L’une d’elle,
ayant refusé de faire le trajet à pied, déclare avoir été frappée par un FFI
qui aurait abusé d’elle alors qu’elle perdait connaissance. Une autre jeune
femme a confié à ses camarades de cellule que l’on avait abusé d’elle à quatre
reprises, la nuit, dans les caves de l’hôtel Caradeuc. Après enquête, dans un
rapport adressé au général Allard, le commissaire de police reconnaît
effectivement que quelques hommes de garde ont « fréquenté » des femmes et « qu’ils ont été punis ». Il ajoute, à propos des deux femmes en
question : « Leur réputation
n’est plus à faire. Connues des services des mœurs. » Si le CDL exprime sa réprobation après la tonte du jeune « zazou » le 23 août, on sera bien en peine de trouver une seule protestation des autorités locales contre celles pratiquées sur les femmes, dont L’Ouest-Éclair ne parle jamais. Les résistants, tout du moins ceux qui n'avaient pas été fusillés, et qui n'ont pas attendu le débarquement pour lutter contre l'occupant, et capables de s'opposer aux agissements de ces jeunes FFI, résistants de fraiche, ne pouvaient guère intervenir puisqu'ils étaient dans le train de Langeais. Le nombre des femmes impliquées dans la Résistance a été largement sous-estimé, car basé le plus souvent à partir des listes de cartes de volontaires de la Résistance établies à la Libération. Contrairement aux hommes, les femmes n'étaient pas particulièrement attirées par les honneurs et les médailles, d'où une certaine discrétion après-guerre. On peut cependant constater que parmi les 1004 déportés civils, résistants ou politiques, recensés dans le train dit de « Langeais », on dénombre 229 femmes, ce qui n'est pas rien. Voir le site http://assoc.orange.fr/memoiredeguerre. Ce manque de reconnaissance de l'importance des femmes dans les mouvements de résistance se retrouve au Comité Départemental de la Libération (CDL) puisque, lors de la réunion du 26 août 1944, l'Union des Femmes Françaises : « Demande pour la 2ème fois à être représentée au CDL. Charles Foulon estime que la cause a déjà été entendue. M. Gourville, sans vouloir revenir sur le vote, estime que pour représenter l'élément féminin, deux femmes ne seraient pas de trop au CDL. » Sur les 19 membres que compte le CDL, on ne compte en effet qu'une femme : Mme Martin, assistante sociale de la Résistance.
Les femmes qui entretenaient des
relations sexuelles avec des Allemands n’ont heureusement pas toutes été
tondues. Passé le mois d’août, ces pratiques vont disparaître. En effet, le 8
septembre 1944, le général Allard vient en personne informer les membres du CDL
pour les avertir que : « Le
public se plaint tout d’abord des FFI vrais ou faux, dont l’indiscipline et les
mœurs déplaisent. » Un mois plus tard, le 11 octobre, le CDL vote un
vœu « Demandant l’internement
administratif durant deux ou trois semaines des femmes ayant eu des rapports
intimes avec les Allemands. » Quelques jours plus tard, le préfet
répond « Actuellement quantité de
femmes sont internées pour relations intimes avec les Allemands. Il faut les
distinguer des collaborateurs dangereux et n’arrêter que les vrais coupables. »
Depuis trois mois, les prisons sont pleines, le camp Margueritte saturé, et le
tribunal militaire croule sous les affaires. Début novembre, la justice civile
reprend ses droits avec l’installation des Cours de justice et des Chambres
civiques. Ces dernières, estimant que les relations sexuelles avec un occupant
ne constituaient pas une aide directe à l’Allemagne, vont classer la plupart des
dossiers sans suite.
Pour celles qui avaient été tondues,
dont la quinzaine recensée ici, se pose désormais la difficulté de cacher
cette honte. En sachant que la moindre perruque, quand on en trouvait une, ne
coûtait pas moins de 2 000 F.
Ajouté le 12 avril 2018 : J'ai été sollicité il y a quelques jours pour localiser et identifier cinq photographies de trois femmes tondues qui présentaient quelques similitudes avec celles de Monterfil : une femme très jeune et deux plus âgées. Nous savons seulement qu'elles ont été prises à Rennes ou ses environs. Ces photos sont de très bonne qualité. Généralement, les documents iconographiques de l'époque représentent des femmes qui ont déjà été tondues puis exposées à la population lors de "processions" en ville. Dans le cas présent, nous sommes devant un bâtiment qui ressemble à une caserne ou un château, avec de jeunes FFI armés, l'air goguenard, en pleine action, la tondeuse à la main. Les pauvres femmes sont sur une chaise, elle-même juchée sur une table pour que tout le monde puisse voir la scène. Visiblement résignées sur leur sort, et contrairement aux femmes de Monterfil, elles ne semblent pas avoir été maltraitées. Peut-être en sera-t-il différemment lorsqu'elles vont défiler en ville sous les quolibets et les crachats.
Ajouté le 12 avril 2018 : J'ai été sollicité il y a quelques jours pour localiser et identifier cinq photographies de trois femmes tondues qui présentaient quelques similitudes avec celles de Monterfil : une femme très jeune et deux plus âgées. Nous savons seulement qu'elles ont été prises à Rennes ou ses environs. Ces photos sont de très bonne qualité. Généralement, les documents iconographiques de l'époque représentent des femmes qui ont déjà été tondues puis exposées à la population lors de "processions" en ville. Dans le cas présent, nous sommes devant un bâtiment qui ressemble à une caserne ou un château, avec de jeunes FFI armés, l'air goguenard, en pleine action, la tondeuse à la main. Les pauvres femmes sont sur une chaise, elle-même juchée sur une table pour que tout le monde puisse voir la scène. Visiblement résignées sur leur sort, et contrairement aux femmes de Monterfil, elles ne semblent pas avoir été maltraitées. Peut-être en sera-t-il différemment lorsqu'elles vont défiler en ville sous les quolibets et les crachats.
Je
remercie vivement Yves Costard de m’avoir autorisé à reproduire la photo prise
par son père. Elle fait partie d’un ensemble de photographies prises à Rennes
sous l’Occupation et déposées aux Archives de Rennes. Réf : Fonds André
Costard 10 Z 290.