Le
9 août 1945, un an exactement après l’arrestation de l’accusée à Saint-Servan, c’est
une audience bien singulière de la Cour de justice de Rennes à laquelle assiste
le chroniqueur judiciaire du quotidien La
Voix de l’Ouest : « C’est
moins l’importance des faits reprochés à l’accusée qui a comparu hier devant la
Cour de Justice, que la personnalité de cette accusée, ses origines, ses
relations, la classe sociale à laquelle elle appartenait, son action pendant
l’occupation et surtout au moment du siège de Saint-Malo, qui a fait que cette
audience échappe à la monotonie que fait naître l’uniformité des accusations
évoquées devant cette juridiction. »
De
la jeunesse de Franziska Gloeckner, née à Neustadt (Hessen) le 21 mars 1910,
nous ne savons rien, sinon qu’elle a fait des études secondaires qui lui ont
permis d’acquérir une bonne maîtrise de la langue française. En 1936, elle
épouse en secondes noces Jacques Plourin, alors attaché à l’ambassade de France
de Berlin. Le couple quitte ensuite l’Allemagne pour s’installer à Paris. Au
mois d’août 1939, Jacques Plourin est mobilisé comme lieutenant de réserve. Selon son épouse, il lui aurait alors
conseillé de se « réfugier » à Saint-Servan chez une amie anglaise,
Mme Gardan, qui l’héberge jusqu’au mois de mars 1940. Elle s’installe ensuite
Boulevard Hébert à Paramé. Du fait de ses origines, bien qu’elle ait acquis la
nationalité française par son mariage, Franziska est considérée comme suspecte
et fait l’objet d’une surveillance. « D’avril à juin 1940 j’ai dû aller me présenter deux fois par semaine et
le 14 juin convoquée à Rennes au quartier Foch où on m’a signifié que je devais
me rendre en résidence surveillée à La Flèche. Je fus autorisée à me rendre à
Saint-Malo pour y prendre 20 kg de bagages, mais en raison de mon état de santé
le commissaire de police de Paramé prit sur lui de faire reporter cet ordre et
je fus alors autorisée à rester à Paramé jusqu’à nouvel ordre. Le 21 juin 1940,
les Allemands ont occupé la région et j’ai continué à y séjourner jusqu’à
présent », déclare-t-elle au commissaire de police Henaut de la BST de
Rennes, lors de son premier interrogatoire du 19 août 1944.
Son
mari fait prisonnier, à court d’argent, Franziska essaie d’obtenir du travail
auprès de la
mairie de Saint-Malo qui, selon elle, l’aurait dirigée vers la Kreiskommandantur
où on lui propose une place d’interprète. Le 5 juillet 1940, elle prend ses
fonctions à la Kommandantur du port, qui occupe le Palais Franklin, dans le
service du capitaine de corvette Walter Reichert, Hafenkommandant « connu
sympathiquement » en ville sous le surnom de « Petit bouc ». Elle
est chargée des affaires administratives concernant le port : réquisitions
des bateaux, autorisations de pêche, liaison avec le capitaine français du port
et l’administration des Ponts-et-Chaussées. D’après le commissaire Henaut,
Franziska y acquit : « une telle
influence qu’elle fut connue de tous sous le nom de « Commandante du
port ». En 1940 elle dominait le capitaine de corvette Reichert et rendit
un nombre considérable de services à la population civile. »
Hôtel Franklin, siège de la Kommandantur du port |
Walter von Reichenau (1884-1942) |
Une
femme du monde d’origine allemande, qui plus est maîtrisant parfaitement la
langue du pays occupé, il ne devait pas y en avoir beaucoup autour de la
garnison de Saint-Malo. Aussi bien, lors des réceptions données à la villa
réquisitionnée de Castel Mond à Dinard, Franziska n’aura-telle aucun mal à
trouver sa place dans le cercle très aristocratique des officiers supérieurs
allemands. Interrogée par le
commissaire Hunaut sur cette « galanterie
des officiers allemands due à sa parenté », Franziska
répond : « Étant donné que
j’étais attachée comme interprète auprès du commandant de la base de
Saint-Malo, j’étais présente à presque toutes les réceptions. Mon oncle,
l’amiral Ewers, avait participé à la bataille du Skagerrak et était très connu
dans les milieux de la marine allemande. Son frère, ainsi que le cousin de sa
mère, sont des écrivains connus, ce qui fait qu’avec ces références, j’avais ma
place dans ce milieu, et que le commandant du port ne manquait jamais de me
présenter (…) Je tiens à signaler que jamais il n’y a eu entre nous des
conversations d’ordre militaire et que jamais je n’ai été en relation avec les
services de la Gestapo. » Pour le commissaire Hunaut : « Mme Plourin a le goût du luxe et des grandes
cérémonies officielles auxquelles elle avait été habituée dans sa jeunesse. Sa
situation de fortune ne lui donnant pas la possibilité de vivre largement, on
peut supposer que c’est pour profiter des quelques fêtes organisées par les
officiers et les notabilités qu’elle a entretenu des relations dans ces milieux. »
Le préfet d’Ille-et-Vilaine ne partage pas cet avis. Dans un courrier du 13
octobre 1944, adressé au commandant de la XIe Région Militaire (BSM),
il estime que le rapport du commissaire est : « un plaidoyer en faveur de la prévenue » et qu’il : « reproduit trop fidèlement les explications
fournies, pour sa défense, par Mme Plourin ». En outre, d’après des
renseignements fournis par le sous-préfet de Saint-Malo, le commandant
Levavasseur : « Il est avéré,
notamment, qu’elle vivait à peu près ouvertement avec le colonel Von Aulock,
dernier commandant de la garnison de Saint-Malo. »
Franziska
est interrogée par le juge Duris sur ces relations : « Deux de vos frères sont officiers dans
l’armée allemande, il paraît donc normal que vous souhaitiez la victoire
allemande et que vous utilisiez tous les moyens pour la faciliter. »
Réponse de l’inculpée : « Je me
suis toujours au contraire considérée comme Française et j’ai simplement
souhaité la fin de la guerre sans faire de vœux pour l’un ou l’autre des
belligérants. J’ai même décliné plusieurs propositions d’opter pour la
nationalité allemande, j’ai refusé également de servir d’interprète dans un
service d’embauche du STO car je ne voulais aider en aucune façon les
déportations en Allemagne. J’ajoute que d’autres interprètes n’ont pas hésité à
opter pour la nationalité allemande, ce qui leur procurait des avantages non
négligeables : traitements augmentés, droit à la cantine, voyages payés
pour se rendre près de leur famille, réquisition de logement, etc. »
Au
mois de février 1943, Franziska se rend en Allemagne auprès de sa famille
qu’elle n’a pas revue depuis son mariage. Du fait de sa nationalité française,
elle déclare avoir eu beaucoup de mal pour obtenir les papiers nécessaires :
« On fit même à nouveau pression sur
moi pour me faire opter pour la nationalité allemande, ce que je refusais. »
A son retour, au mois de juin, elle se retrouve sans travail. En effet, après
le départ de Reichert en juin 1941, le capitaine de vaisseau Beesel, qui lui
avait succédé, souhaitait se séparer d’elle. Sous la pression du capitaine de vaisseau
Gustav Kieseritzki, commandant du port de Brest, qui avait connu Franziska lors
d’une visite à Saint-Malo en 1940, il avait changé d’avis. Pendant l’absence de
Franziska, Beesel a été remplacé par le capitaine de frégate Endell :
« Cet officier était très mal
disposé à mon égard et ne voulait pas me réemployer. Il voulait même faire
réquisitionner à son profit la villa que j’avais louée et en avait été empêché
par l’intervention du général Seebohm, feldkommandant de Rennes, que j’avais eu
l’occasion de voir au cours de réceptions. »
Franziska
ne va pas rester longtemps sans emploi. Le 15 juillet 1943, elle est recrutée
comme interprète au camp d’aviation de Pleurtuit, dont elle connaissait le
commandant depuis 1940. Au mois de novembre, celui-ci l’informe que la section
du SRA de Rennes lui a donné l’ordre de la licencier et de l’expulser de la
zone côtière : « Le commandant
du camp, le colonel Buch, étant allé aux renseignements à Rennes, apprit que
cet ordre venait d’Angers. Il a refusé de m’expulser et m’a conservée à son
service. » Déjà, au mois de mars 1941, avant de partir, le général
Kauffmann avait confié à Franziska qu’elle était surveillée par les services de
contre-espionnage de l’Abwehr : « Il
m’a déclaré que j’étais suspecte au SRA dont un agent d’Angers du nom de Fuchs,
qui se faisait appeler Renard, avait fait une enquête sur mon compte. Il avait
reçu des renseignements d’officiers subalternes qui pensaient que je ne
fréquentais des officiers supérieurs et généraux que pour recueillir auprès
d’eux des informations d’ordre militaire et les transmettre à une autre
puissance. Fuchs voulait me faire expulser de la zone côtière et s’opposait à
la libération de mon mari, encore prisonnier à cette époque.Kauffmann l’a convoqué et s’est porté garant
de ma personne. »
Le grand-duc
Vladimir Romanov
Parmi les fréquentations de
Franziska, Vladimir Romanov occupe une place particulière. Né en 1917, le
grand-duc réside à Saint-Briac, villa Ker Argonid, où son père, le grand-duc
Kirill (1876-1938), cousin du Tsar Nicolas II, s’était exilé avec sa famille
après la révolution russe. Le 19 juin 1941, le grand-duc se rend à la
Kommandantur du port, de la part du Briacin Armel Beaufils, afin d’obtenir une
autorisation de sortie pour son bateau. « Le grand-duc se présenta en m’expliquant qu’il avait fait déjà une
demande infructueuse auprès de « Petit-bouc ». Je ne pus ce jour-là
lui rendre aucun service car le capitaine du port était absent. Le grand-duc
revint une semaine plus tard et je lui indiquais la marche à suivre. Pour me
remercier il m’invita à déjeuner à l’Univers en compagnie de Mme Barbezat, amie
commune au grand-duc et à moi-même et du colonel Seniavine », déclare
Franziska. Quelques jours plus tard, elle téléphone au grand-duc pour
l’informer que l’autorisation est accordée mais qu’il devait au préalable
verser une caution comme tous les pêcheurs : « Le grand-duc me pria de venir prendre le thé
chez lui, villa Ker Argonid, à Saint-Briac. J’acquiesçais à cette demande et
j’en profitais pour lui porter son autorisation de pêche. Par la suite, des
relations d’amitié nous unirent ; nous passions ensemble les week-ends,
tantôt à Saint-Briac, tantôt à Saint-Malo. Le grand-duc m’avait porté sur son
rôle d’équipage et je l’accompagnais à la pêche. Je suis devenue peu à peu sa
confidente et je puis dire qu’aucun fait important le concernant durant cette
période ne m’est inconnue. » Depuis le début du mois de juin 1941, et
jusqu’à son départ définitif de Saint-Briac, le grand-duc et son secrétaire, le
colonel Seniavine, 54 ans, sont constamment surveillés par la police française,
dont un inspecteur loge en permanence villa Ker Argonid. Tous les deux ou trois
jours, un rapport est adressé au commissaire principal de Saint-Malo qui le
transmet ensuite au sous-préfet. Tout y est noté : les activités du
grand-duc, les visiteurs, les sorties, les réceptions, etc. A la lecture de ces
rapports, qui ont tous été conservés[1],
il apparaît que les « relations d’amitiés » de Franziska et du
grand-duc s’étendaient au-delà des seuls week-ends, le couple se rencontrant
plusieurs fois par semaine.
Le grand-duc Vladimir avec ses parents et sa sœur |
Au
même moment, le 22 juin 1941, se produit un événement inattendu avec le
déclenchement de l’opération Barbarossa. Elle touche indirectement le grand-duc
puisque deux jours plus tard, son chancelier, l’amiral Harald Graf, 54 ans, est
arrêté par les Allemands dans sa villa de Saint-Briac. « L’amiral Graf a été arrêté par les autorités
d’occupation le mardi soir 24 juin. Il serait victime, selon les renseignements
non contrôlés qui me sont parvenus, d’une vengeance personnelle de la part de
certains éléments russes, réfugiés en France, qui seraient jaloux de
l’influence prépondérante qu’il exerçait sur le grand-duc », note dans un
rapport le sous-préfet de Saint-Malo. Monarchiste et anticommuniste, Graf l’est
sans aucun doute, mais pour autant il n’a aucune sympathie pour Hitler et le
nazisme. Ce qui explique probablement cette arrestation et son transfert vers
le camp de Royallieu, près de Compiègne, où il va être détenu pendant 14 mois.
Avant d’être arrêté, il s’était entretenu avec Vladimir Romanov sur cette
situation nouvelle : « Nous
avons aussi discuté de la position que le grand-duc devait adopter devant la
situation politique de plus en plus compliquée. Ses choix avaient
dramatiquement changé de direction avec la survenue de la guerre entre
l’Allemagne et la Russie. Si les Soviets étaient vaincus, les Russes devraient
affronter de terribles épreuves, car ils perdraient une partie de leur
territoire ; ils assisteraient peut-être même au démembrement de leur
nation, divisée en parties instables et vulnérables. La position du Chef de la
Dynastie, prétendant au trône de Russie, deviendrait, par une ironie du sort,
encore plus difficile après une défaite soviétique. Il ne pourrait prendre le
trône ancestral avec l’aval du conquérant et occupant son pays qu’au prix du
sang et des souffrances du peuple russe. Pour cette raison, les Russes le rejetteraient,
renversant la Dynastie à la première occasion. » Pour Graf, si les
Allemands offrent le trône de Russie au grand-duc, la réponse devra être
claire : « Il faut refuser
toute offre faite par les Allemands s’il était évident que leur guerre était
une guerre de conquête et non une guerre destinée à libérer le peuple russe du
communisme. » Alors qu’il est à Compiègne, Graf apprend ce qui s’est
passé après son arrestation : « Plusieurs
jours après mon départ, le grand-duc avait été convoqué à Paris pour rencontrer
l’ambassadeur Abetz. L’ambassadeur lui précisa la ligne politique qu’on
souhaitait lui voir suivre. Il était évident que les dirigeants nazis
s’intéressaient au grand-duc en raison de la politique qu’ils menaient envers
la Russie. Il fut traité avec la plus grande courtoisie. »
En
effet, le lundi 7 juillet 1941, l’inspecteur de police en charge de la
surveillance du grand-
duc adresse son rapport au sous-préfet de
Saint-Malo : « A 5 h 45, le
grand-duc et son secrétaire Seniavine ont quitté Saint-Briac dans une grosse
voiture allemande conduite par un chauffeur en civil accompagné d’un officier,
cette voiture était escortée par une voiture de la Feldgendarmerie. Le
grand-duc n’est pas rentré la nuit dernière et ce matin, sa gouvernante a reçu
un coup de téléphone de Paris l’informant que le voyage s’était effectué dans
d’excellentes conditions et que tout allait bien. Il semble qu’il soit possible
de faire un rapprochement entre la nouvelle de presse indiquant que le
grand-duc allait parler à son peuple par radio et ce déplacement inopiné.
D’autre part, le grand-duc avait reçu samedi vers 11 h, la visite de M. le
Feldkommandant. Le grand-duc est rentré de Paris le lendemain. »
D’après le sous-préfet : « Il
me paraît hors de doute que le grand-duc Vladimir et son entourage envisagent,
très sérieusement, l’éventualité d’une restauration en Russie. Je crois
d’ailleurs que les autorités allemandes sont entrées en rapports avec lui et
qu’elles auraient demandé ou fait demander de rédiger un manifeste contre le
bolchevisme en faveur d’une action antisoviétique. Le grand-duc ne m’a
pas caché, en effet, qu’il avait préparé un texte de cet ordre mais qu’il
ignorait quand et où il pourrait être publié. Les autorités allemandes
l’auraient préalablement fait pressentir par Mme Plourin, interprète à la
Hafenkommandantur, grâce à Mme Barbezat, de Dinard, qui serait en relations,
d’une part avec le grand-duc, et qui d’autre part, milite en faveur d’un rapprochement
avec l’Allemagne. »
La Bretagne, 7 juillet 1941 |
Interrogée
par le juge Duris sur ce déplacement à Paris, Franziska a sa propre explication :
« Je sais qu’en juillet 1941, à la
suite d’une entrevue qu’il a eue avec Otto Abetz, ambassadeur d’Allemagne à
Paris, il est revenu très peiné. Je
ne crois pas que le grand-duc ait discuté avec l’ambassadeur de la dévolution
éventuelle du trône de Russie ; il est plus probable qu’il a sollicité
simplement l’autorisation de séjourner en Allemagne où il possède des intérêts
moraux et matériels. Si le grand-duc a tenté par la suite, sans résultat par
ailleurs, d’obtenir une entrevue avec le général von Stülpnagel en vue de créer
un contact avec les hautes autorités allemandes, je suis à peu près certaine
que son but était encore d’obtenir une autorisation de séjour pour y poursuivre
ses études. A aucun moment le
grand-duc ne m’a confié son désir ou son espoir d’accéder au trône de Russie et
il m’était délicat de l’interroger sur ce point. Je sais toutefois par son
secrétaire, le colonel Seniavine, qu’il n’aurait accepté le trône que sur la
demande formelle du peuple russe. » Le juge Duris n’est pas de cet
avis : « Vos explications ne
paraissent guère vraisemblables. Votre prise contact avec le grand-duc se situe
en juin 1941, date précise à laquelle l’Allemagne entre en guerre avec l’Union
Soviétique. Les premiers succès de l’armée allemande pouvaient permettre de
croire à une victoire rapide et il importait de choisir un chef à la Russie
nouvelle. On peut donc induire que c’est vous qui avez été chargée de
pressentir le grand-duc et, par l’influence que vous auriez pu acquérir sur sa
personne, de le mettre en rapport avec les hautes autorités allemandes. Ce
point de vue est corroboré par le fait qu’après l’échec des pourparlers avec
Otto Abetz, l’ordre a été donné aux officiers allemands de cesser tout contact
avec le grand-duc. » Réponse de Franziska : « J’admets que la coïncidence est troublante
mais le maintiens mes déclarations ; j’ajoute d’ailleurs que mes relations
avec le grand-duc, loin de cesser, se sont faites au contraire plus étroites
par la suite, ce qui prouve qu’elles n’étaient pas intéressées. »
Sur
ces relations « plus étroites », les rapports de police, qu’il est
impossible de citer tous, sont sans ambiguïté. Prenons celui du 1er
septembre 1941, par exemple : « Samedi
soir le grand-duc et ses invités se sont rendus à Saint-Malo pour dîner à
l’hôtel de l’Univers, Mme Plourin interprète à la Hafenkommandantur assistait
également à ce dîner. » Le grand-duc est un habitué de l’hôtel car il
y déjeune le lendemain avec Franziska. Le vendredi 5, le couple déjeune et dine
à Ker Argonid puis passe l’après-midi à la plage de Dinard. Le lendemain :
« Le grand-duc a passé la nuit à la
villa Raguimijack, puis s’est rendu à Cancale vers 11 h où il est descendu avec
ses invités à l’hôtel du Phare. » La villa Raguimijack, que loue Franziska,
est située au 3, rue des Dunes, sur la digue de Rochebonne. Le samedi 20 :
« Le grand-duc, accompagné de
Seniavine, passe la nuit chez Mme Plourin. » Même chose le samedi
suivant : « A 11 h, le
grand-duc, accompagné de M. Seniavine s’est rendu à Saint-Malo, chez Mme
Plourin, et il a été l’invité de cette dame jusqu’au lendemain à 18 h 30, heure
de son retour à la villa Ker Argonid. » En marge, sur le rapport, le commissaire
principal note en rouge : « Que s’est-il passé ? » Le 17 octobre, le
grand-duc se rend au cinéma de Saint-Briac pour assister à la projection du
film « Face au Bolchevisme ». Autre rapport, du 20 octobre :
« Samedi 18, le grand-duc a quitté
en automobile sa propriété, accompagné de son secrétaire particulier pour se
rendre à Dinard vers 16 h. Il a ramené à son domicile son invitée habituelle,
Mme Plourin, laquelle a passé la nuit à la villa Argonid. » Le 2
novembre, l’inspecteur de police note la présence de M. Plourin, qui est
probablement venu passer le week-end de la Toussaint. Le couple déjeune villa
Argonid. Le 17 novembre : « Le
général von Bessel invite le grand-duc et Mme Plourin au restaurant « Le
vieux moulin » à Hédé. Puis le grand-duc raccompagne en voiture à
Saint-Malo Mme Plourin, qui séjournait à Ker Argonid depuis le 8 novembre
courant. » 16 décembre : « Le grand-duc s’est rendu à Saint-Malo chez Mme Plourin où il a passé la
nuit. Il était invité hier soir à diner chez le général allemand commandant la
place de Saint-Malo. Sa majesté et sa suite doivent rentrer à Saint-Briac dans
la journée. » Nouvelle note en rouge du commissaire principal :
« Il faut
dire une bonne fois à ces inspecteurs que le grand-duc n’a pas droit au titre
de Majesté ! » Message compris par l’inspecteur qui écrit
désormais « son Altesse » ! Le 31 décembre, le grand-duc fête le
nouvel-an chez Mme Plourin. Le 9 février 1942 : « Le grand-duc est à l’hôtel des Ambassadeurs
à Paris. Il s’est présenté dans une banque allemande où il a perçu la somme de
200 000 francs résultant de divers héritages. Il a eu un entretien avec un
baron allemand qui serait un des chefs de la police secrète allemande, venant
de Berlin pour enquêter sur un nouveau comité de Russes blancs formé
dernièrement en France par un nommé Gerekoff (ancien danseur de ballet). Le
grand-duc n’a pas cherché à entrer en contact avec lui. » Dimanche 5
avril 1942 : « Le grand-duc a
reçu à déjeuner M. et Mme Plourin, un général allemand et deux officiers
supérieurs. » Le 23 avril 1942, le grand-duc et Mme Plourin se rendent
au mariage de Mlle Barbezat, amie de Mme Plourin, et du comte Régis de Lorgeril
à Trébédan (CdN). Le 20 juillet 1942, le général von Bessel est invité à dîner
avec Mme Plourin. Le 8 octobre 1942 : « Le grand duc s’est rendu à une partie de chasse organisée par les
officiers allemands présents à Dinard. De retour à sa villa, le grand-duc
recevait à sa table deux officiers allemands ainsi que Mme Plourin et une de
ses amies. » Le 11 juin 1943 : « Le grand-duc va en voiture à Rennes, chercher Mme Plourin qui arrive de
Berlin. » Au mois de juillet 1943, Franziska déménage de Saint-Malo
pour s’installer avec sa fille et sa bonne dans la villa Castelmar, plus
cossue, située au 31, avenue Georges V, à Dinard. Ce qui lui évite de traverser
la Rance pour se rendre à Pleurtuit. Les années d’oisiveté du grand-duc à
Saint-Briac prennent fin le 21 avril 1944. « Le grand-duc a reçu l’ordre de quitter la zone côtière ainsi que tous
les Russes blancs et s’est rendu à Paris. Malgré toutes les apparences, je puis
vous affirmer que je n’ai jamais été la maîtresse du grand-duc mais sa simple
confidente et amie », déclare Franziska au juge.
Lorsque
l’on consulte la notice du grand-duc sur le site Wikipédia, on peut découvrir
cette étonnante assertion : « Refusant
de publier un manifeste appelant les émigrés russes à soutenir les nazis dans
leur guerre contre l’Union soviétique, en 1942, le grand-duc et son entourage
furent internés au camp de Royallieu situé près de Compiègne. » Assertion
reprise dans un article signé François Billaut, qui rajeunit le grand-duc de
dix ans, publié par le magazine royaliste Point de Vue, daté du 19 juillet 2018 :
« À la mort du grand-duc Cyrille, en
octobre 1938, son fils Vladimir, âgé de 11 ans, devient le nouveau chef de la
maison impériale en exil. Quatre ans plus tard, la Gestapo sanctionne le refus
de l’adolescent de signer un manifeste de soutien au régime nazi en l’internant
au camp de Royallieu, près de Compiègne. Déporté en Allemagne, le grand-duc est
assigné à résidence à Amorbach, en Bavière, chez sa sœur la princesse de
Leiningen. » Le lecteur appréciera le qualificatif de « déporté »…
Confusion avec l’internement de l’amiral Graf ou volonté de faire passer
Vladimir Romanov pour un opposant au régime nazi ? Quoi qu’il en soit, les
rapports de police sont formels, hormis quelques escapades à Paris, le
grand-duc n’a pas quitté la Côte d’Émeraude de toute la période de l’Occupation.
Il n’a donc pas pu être interné à Compiègne.
Le colonel Andréas
von Aulock
Le grand-duc ayant quitté
Saint-Briac, Franziska entre en relation avec le colonel von Aulock, 51 ans, arrivé
à Saint-Malo le 15 février 1944 comme commandant de la Festung : « Je fis
sa connaissance en avril, mais je n’ai jamais été sa secrétaire interprète, ce
rôle étant assumé par le comte de Metternich. A cette époque j’étais encore
employée au camp de Pleurtuit qui fut dissous en mai. Grâce à la protection de
von Aulock, je fus employée comme interprète près du trésorier de la forteresse
et de la Kreiskommandantur à compter du 20 juin. Malgré les rumeurs,
j’affirme n’avoir jamais été la maîtresse de cet officier. Il est exact
cependant qu’il était amoureux de moi et que j’avais acquis une grande
influence. » Franziska déménage de nouveau et s’installe au 23,
boulevard du Rosais à Saint-Servan, afin de se rapprocher de la Citadelle, où
elle est allée une fois : « Sans
pouvoir préciser l’importance des défenses. Je sais qu’il s’agissait surtout de
canons de 105 et que le ravitaillement état prévu pour une période de 56 jours.
Après la chute de Cherbourg, le Führer a envoyé l’ordre à tous les commandants
de forteresse de tenir jusqu’au dernier homme. »
Après le
débarquement des troupes alliées, le quartier du Rosais va progressivement se
transformer en une vaste cité sanitaire. Des croix rouges sont peintes sur les
toits de l’hôpital complémentaire et sur les villas des médecins, y compris sur
celle de Franziska. Convoqué à la Cité par von Aulock, le docteur Ferey se voit
signifier qu’il sera réquisitionné pour soigner les blessés allemands en cas d’attaque
des Alliés. Ceux-ci ayant fait sauter le « verrou » d’Avranches,
l’attaque sur la cité corsaire n’est plus qu’une question de quelques jours. En
conséquence, le 3 août, von Aulock, en accord avec le sous-préfet, ordonne
l’évacuation de la ville avec le 7 août comme dernier délai. D’après R. Fouque,
auteur du livre La Cité, bastion de la
forteresse de Saint-Malo, publié en 1945 : « Le docteur Ferey, chargé d’intervenir auprès du colonel pour que
Saint-Malo, ville historique, soit déclarée ville ouverte, se rend à la villa
de Mme Plourin, toute proche de l’hôpital. Celle-ci s’apprête à se rendre à la
citadelle. Aussi persuasif que possible, il lui transmet sa requête. A 19 h, il
est répondu au docteur que le colonel est très occupé et qu’il ne peut le
recevoir. Il ne peut pas prendre une telle décision sans ordre de ses chefs. »
Le dimanche 6, en fin de matinée, alors que l’artillerie américaine pilonne les
Schutzpünkte (points forts) de la Festung, Mme Plourin annonce au docteur
que sa démarche auprès du colonel a échoué : « Il n’a pas pu prendre lui-même une décision aussi grave. Il en a référé
à von Kluge qui en a référé lui-même à Hitler, qui a répondu : « Il
n’y a pas de ville historique qui tienne. Vous vous battrez jusqu’au dernier
homme et jusqu’à la dernière pierre. » Lors de son interrogatoire, le
juge Duris demande à Franziska si elle avait usé de son influence sur le
colonel von Aulock pour tenter de sauver Saint-Malo d’une destruction
inutile : « Sur la proposition
du docteur Ferey, j’ai offert au colonel de transformer la vieille ville en
centre de refuge de la population civile. Von Aulock approuva et envisagea même
d’y transférer l’hôpital militaire du Rosais de façon que la cité fut déclarée
« ville hôpital ». Le médecin allemand refusa en raison de la
proximité de la forteresse de Cézembre et je dus rapporter une réponse négative
au docteur Lugnier de Saint-Servan. Je fis une seconde démarche avec le comte
Possesse, de Rothéneuf. Le 6
août, je traduisis sa requête et j’insistais personnellement pour qu’on épargna
la cité. Von Aulock répliqua qu’il avait la garde de la ville et qu’il
combattrait honorablement. » Toujours d’après R. Fouque : « A la mi-juillet, M. Delacour, l’ancien maire
de Saint-Servan, avait tenté d’infléchir la décision de détruire les
installations du port en faisant une démarche par l’intermédiaire de Mme
Plourin. Quinze jours plus tard, Briand, le maire de Saint-Malo, avait
renouvelé la demande : « Voulez-vous nous ruiner pour vingt
ans ? » Réponse de von Aulock par l’intermédiaire de Mme
Plourin : le colonel vous assure qu’il fera le minimum. »
Interrogée à ce sujet par le juge Duris, Franziska répond : « Mlle Feuchère, artiste peintre, et M. Briand
sont également venus me trouver et m’ont demandé d’intervenir auprès du colonel
afin que celui-ci ne fasse pas sauter les quais et bassins du port. En effet le
capitaine Endell avait prévu la destruction de l’écluse, de la jetée, des quais
et des grues. Après mon intervention, le colonel téléphona devant moi au
capitaine Endell lui expliquant qu’il était le chef suprême de la place et
qu’il avait seul qualité pour ordonner la destruction du port. » 96
puits de mines avaient été préparés par les Allemands. Finalement, les portes
de l’écluse et la jetée ont été détruites, mais les quais et les grues seront
épargnées.
Le 9
août, les Allemands qui défendent le Schutzpünkte
de la colline Saint-Joseph se rendent aux Américains, qui se lancent alors
dans de difficiles combats urbains pour libérer Paramé, puis Saint-Servan. Le 10,
alors que les G.I. sont face à la citadelle, Franziska se trouve dans le
blockhaus de l’arsenal militaire de Saint-Servan, en compagnie des médecins
français réquisitionnés pour soignés les blessés allemands : « Nous avons envoyé deux soldats porteurs des
insignes de la Croix-Rouge au-devant des Américains, afin que ceux-ci viennent
porter des soins aux blessés qui se trouvaient dans le blockhaus. Les
Américains, après avoir chargé les blessés, m’ont emmenée où se trouvaient
parqués tous les prisonniers. Peu après, j’ai été interpellée avec Wenne,
trésorier du colonel von Aulock, pour tenter, avec cet officier, de me mettre
en communication avec le colonel pour intervenir auprès de lui afin qu’il dépose
les armes. Comme je connaissais particulièrement le colonel et que j’avais sur
lui une bonne influence, le trésorier avait tenu à ce que ce soit moi qui tente
la démarche. » On retrouve cette démarche dans l’ouvrage de R.
Fouque : « Une ligne téléphonique
reliait la poste de Saint-Servan et la citadelle, mettant ainsi en
communication les Américains et les Allemands. Mme Plourin avait proposé de
téléphoner à von Aulock dans l’espoir de l’influencer et d’obtenir la reddition
de la citadelle et des dernières fortifications occupées par l’armée allemande.
Les Américains s‘opposèrent à cette démarche. » D’après Franziska, la
communication n’ayant pu être établie : « C’est alors Wenne qui est allé personnellement trouver le colonel. »
Pendant ce temps, elle est conduite au collège de Saint-Servan : « J’ai procédé à
la traduction d’une lettre qu’adressait M. Delacour, maire de Saint-Servan, au
colonel dans laquelle il lui demandait d’éviter autant que possible la
destruction de l’agglomération malouine et dinardaise. » Protestant
sur les conditions de son arrestation auprès de Delacour, celui-ci obtient des
Américains qu’elle rejoigne son domicile. Elle n’y restera pas longtemps :
« Une heure plus tard, vers 22 h 15,
deux soldats américains, accompagnés d’un membre de la Résistance, se sont présentés
chez moi et m’ont conduite à la prison de Lorette où j’ai été enfermée dans une
cellule jusqu’au 11 août vers 17 h, jour où j’ai été conduite à Rennes et
déposée dans une cellule de la gendarmerie. » Interrogée le 15 août
par le commissaire Hunaut, elle est ensuite transférée au camp Margueritte. Le
17 août, le colonel von Aulock, toujours retranché avec sa garnison dans une
citadelle prise sous un feu d’enfer et sans aucune issue possible, va enfin se
résoudre à hisser le drapeau blanc.
Ouest-France, 21 août 1944 |
Le
31 janvier 1945, inculpée pour « Intelligence
avec l’ennemi » et deux dénonciations, Franziska est présentée au juge Duris, qui instruit son dossier. La première dénonciation concerne une demoiselle
Mervin, qu’elle avait rencontré devant l’hôtel Franklin, et qui arborait une croix
de Lorraine sur sa blouse : « Vous
l’avez priée de vous suivre dans un bureau où vous lui avez demandé son état-civil.
Après l’avoir obligée à remettre sa croix de Lorraine à un marin, vous l’avez
congédiée en l’informant qu’elle ferait deux mois de prison. » Franziska
se défend : « Il ne peut s’agir
que d’une confusion, j’étais bien dans l’hôtel Franklin à cette époque, mais d’autres
interprètes féminines travaillaient au même service ou dans d’autres bureaux,
notamment une jeune femme blonde qui me ressemblait quelque peu. Je demande
donc à être confrontée avec la plaignante. » La seconde concerne M.
Delacour, importateur de sel, dont le commissaire Hunaut rappelle dans son
rapport qu’il fut en 1940 : « Un des premiers commerçants à entrer en
relation avec les autorités allemandes du port. » Un de ses bateaux ayant
été requis, Delacour téléphona à la Kommandantur du port pour savoir s’il s’agissait
réellement : « d’une
réquisition ou plutôt d’un vol. » Mme Plourin, qui avait reçu la
communication, la transmit au commandant du port, qui fit traduire Delacour
devant le conseil de guerre pour insulte à l’armée allemande. L’affaire va finalement s’arranger : « Devant cette conséquence qu’elle n’attendait
pas, Mme Plourin regretta d’avoir mis l’officier au courant, et devant le
tribunal, elle fit une déposition telle, que celui-ci acquitta M. Delacour.
»
Le 9 août 1945, Franziska comparaît devant
la Cour de justice de Rennes. Une dizaine de témoins, dont M. Delacour
lui-même, M. Briand, l’ancien maire de Saint-Malo, M. Lamor, secrétaire des
syndicats maritimes, etc., viendront dire qu’elle fut son activité en faveur
des Malouins. Il est rappelé que Mme Plourin est intervenue auprès des Allemands pour faire libérer Rabstejnek, fils d'un tailleur malouin, dénoncé comme juif par la Milice, mais aussi Lamor, fils du chef régional des pêches, ainsi que M. Hervé de Saint-Servan, accusé de détenir des pigeons voyageurs. « Le commissaire du
gouvernement, M. Simon, ne put en toute loyauté, que demander une peine infime
pour celle dont quelqu’un dira, que « certaine pages de la vie de cette
Allemande, qui fut un vrai roman, ont été écrites en français, et en bon
français. » M. le bâtonnier Baudet, qui avait mis son grand talent au
service de cette « Allemande qui, française par son mariage, a agit comme
ne l’auraient pas fait bien des Français. » Et c’est son acquittement pur
et simple qu’il réclame du jury », relate le chroniqueur judiciaire de
La Voix de l’Ouest. Après un court
délibéré, le jury revient avec un verdict d’acquittement.
Bonjour, cet article est passionnant. Savez-vous ce qu'est devenue cette femme après 1945?
RépondreSupprimerMerci pour vos compliments. Tout comme vous, j'aurais aimé savoir ce qu'est devenue cette femme. Est-elle retournée dans son pays d'origine, où elle avait déjà un jeune garçon issu de son premier mariage ? Est-elle restée en France avec sa fille qui est peut-être encore en vie ?
SupprimerBien à vous
Elle est décédée à son domicile parisien, dans le XVI ème, en 2004. Elle était veuve de Lucien BOURGOIN.
SupprimerJe suis toujours à la trace de sa fille.
Merci pour votre réponse,
SupprimerFranziska avait également un fils né en 1932, issu d'un premier mariage contracté en 1931. Sa fille étant née en 1935. A moins que cela ne présente un quelconque intérêt historique, je ne vois pas la nécessité de mêler les enfants ou descendants aux affaires de leurs parents dont ils ne sont pour rien.
Bien à vous.
Merci infiniment pour votre réponse. J'ai découvert qu'un livre a été écrit sur elle: "Franziska" de Jean-Claude Quémar. Elle aurait apparemment beaucoup voyagé et serait décédée en 2004. L'auteur n'a lui non plus trouvé la moindre trace de sa fille. Mystérieuse Franziska... Cordialement.
RépondreSupprimerMerci pour votre information car je découvre en effet cet ouvrage sur internet.
RépondreSupprimerTrès émouvant et fort car vous parlez de mon grand père Joseph Rabstejnek dénoncé comme juif j'ai acheté le livre merci pour votre travail
RépondreSupprimerMerci pour vos compliments "inconnu". Ce qui explique donc le pic de consultation de cet article avec 230 vues pour la journée d'hier.
RépondreSupprimerNon, le pic de 230 vues est lié au fait que Stephane Bourgoin prétend etre son fils.
SupprimerSachant que c'est une personnalité publique qui a menti sur a peu pres toute son existence, escroqué ses lecteurs fais croire que sa compagne avait ete brutalement assassinée, mentir sur une pretendue formation au FBI, s'etre arrogé la creation d'une asso d'aide aux victimes etc etc ..
Oui, le pic c'est que desormais il dit que c'est parce que ses parents ont eu un destin exeptionnel (donc Franziska) et que les gens maintenant aimerais bien savoir si il se moque une fois de plus du monde :)
Si vous êtes intéressés, je peux faire des recherches pour retrouver la fille de Franziska. Etant généalogiste professionnel, j'ai déjà pu avoir une première piste...
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerBonjour, très interessant merci ! Concernant ses enfants, aurait-elle eu un fils de son union avec Jean Lucien Bourgoin en 1953 ?
RépondreSupprimerBonjour, j'ai rencontré Franziska Bourgoin qui était une amie de la famille, je peut témoigner de son incroyable courage et de la rectitude de son caractère. Elle est effectivement la mère de Stéphane Bourgoin, je crois que de regarder le profil de son mari vous renseignera sur le type de personnage quel était il est certain que moi elle m'a marqué
RépondreSupprimerBonjour,
SupprimerJe découvre sur Wiki qui était ce Lucien Bourgoin. Un personnage en effet. Un gaulliste de la première heure qui épouse une interprète allemande, ce n'est pas banal. Avec Franziska, ils devaient avoir pas mal de choses à se raconter sur la période de l'Occupation. Je n'avais évidemment pas fait le lien avec un autre personnage, Stéphane Bourgoin... On aimerait avoir une photo de cette femme romanesque !
Ne vous fiez pas a la seule source non référencé par un document officiel sur Stephane Bourgoin. Je vous engage a faire une rapide recherche sur lui egalement vous comprendrez, et pourrez vous faire votre propre avis :)
SupprimerBonjour alors comment expliquez vous que Stephane Bourgoin affirme ne pas avoir de soeur ni frère ? Alors que Franziska avait déjà deux enfants lors de sa rencontre avecJean Bourgoin! la vérité se rapproche !pour ma part et cela n'engage que moi Franzeska n'est pas la mère de Stéphane!!
SupprimerD'autant plus que Stephane Bourgoin explique à Paris Match qu'elle avait 50 ans quand elle l'a mis au monde alors qu'a sa naissance en 1953, Franziska avait 43 ans. Décidément les dates ne sont pas son fort !
SupprimerMettre au monde un enfant à l'âge de 43 ans à cette époque n'était pas sans risque...
SupprimerJ'ai posté en dernier sans m'identifier pas hasard. Voilà qui est fait
RépondreSupprimerMerci "y.P-v" vous tombez à point, par un hasard tout à fait surprenant. Je m'adressai à l'auteur(e) de ce blog plus qu'a la réponse à la sortie de la lisière du bois. J'aurais besoin d'un peu plus que ça pour me convaincre, mais merci !
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerBonjour monsieur Hamon
RépondreSupprimerJe viens de découvrir votre blog, si vous souhaitez que nous échangions, vous pouvez me contacter par mail
officielstephanebourgoin@gmail.com
Cordialement.
BOURGOIN Stéphane
ENFIN une information qui n'est pas un mensonge?
SupprimerOn n'y croyait plus...
Il est à noter que contrairement aux votres, j'ai conservé ceux de Kristian Hamon qui sont autrement plus sérieux! ("Le bezen Perrot" et "Les nationalsites bretons sous l'occupation").
Pour Axel de Sand :
RépondreSupprimerSur la base de documents officiels, mais non communicables, je puis vous certifier que Franziska est bien la mère de Stéphane Bourgoin. Ce qui se passe ensuite est une affaire privée dont il est le seul maître et qui dépasse le cadre de mes recherches.
Bien à vous
Très bon papier, basé sur des archives irréfutables. Que pensez-vous de l'assertion de M. Quémar selon laquelle Franzisca Gloeckner "était fichée depuis 1936 au deuxième bureau, le contre-espionnage français" ? Y a-t-il des éléments matériels à l'appui ?
RépondreSupprimerMerci pour vos compliments. A plusieurs reprises dans le dossier d'instruction cette question d'espionnage est évoquée. Avant-guerre Franziska "aurait" fait partie des services d'espionnage allemand, ce qui obligea son mari à démissionner de l'Ambassade. En juin 1940, à Saint-Servan, elle est soupçonnée de faire partie de la cinquième colonne par la police française qui l'a surveille. Enfin, pour faire bonne mesure, en 1943 c'est le SRA d'Angers (Abwehr)qui la soupçonne de travailler pour une puissance ennemie...
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