Toute
proportion gardée, avec son style de jardin à l’anglaise, le cimetière du Nord est un peu
le Père-Lachaise de la capitale bretonne. « Le Berlinguin », c’est
ainsi que l’on appelait à ses origines, en 1789, le cimetière communal qui fut
établi au Gros-Malhon par la Communauté de Ville pour remplacer les cimetières
paroissiaux qui venaient d’être supprimés. Cent ans plus tard, ce grand
cimetière étant devenu insuffisant, on dut songer à en établir un second, sur la
paroisse de Saint-Hélier. Ce cimetière de l’Est, inauguré en 1887, fut
également surnommé à ses débuts le « Roque Mignon », du nom d’un
célèbre cabaret proche à la lugubre légende. L’endroit n’avait pas bonne
réputation auprès des anciens rennais qui lui préféraient le cimetière du Nord,
malgré des émanations d’odeurs céphalalgiques, comme le signale L’Ouest-Éclair au lendemain de la fête
des morts de 1901, à propos d’un groupe de pèlerins rennais « Péniblement surpris en percevant très
nettement une odeur nauséabonde qui ne pouvait provenir que de l’égout des
terres le long de la route de Saint-Grégoire. Il était impossible de s’y
méprendre : c’était bien l’exhalaison des fonds du cimetière qui se
manifestait ! On se souvint
qu’il y a quelques années la municipalité interdit radicalement les inhumations
dans le cimetière du Nord à l’exception de celles faites dans les concessions
perpétuelles. Puis, après un moment de fermeté, elle céda aux instances du public
et les enterrements ont repris à se diriger nombreux du côté du Gros-Malhon,
tant – par une étrange superstition – il y a de vieux rennais qui redoutent
d’être enterrés à Roc-Mignon, c’est-à-dire au cimetière de l’Est. Cependant,
il ne faudrait pas que cette tolérance devint abus et qu’il en résultat un
danger pour la sécurité publique. On nous affirme que les terres du cimetière du Nord n’ont plus de
puissance d’absorption… Est-ce vrai ? Et si cela est, que compte faire M.
le Maire de Rennes ? » Cette décision de fermeture du cimetière du
Nord fut très mal perçue par les Rennais des quartiers bourgeois du nord de la
ville, qui rechignaient à franchir la Vilaine pour se faire inhumer au nouveau cimetière.
Cimetière
des riches contre cimetière des pauvres ?
Lors du Conseil municipal du 16 juillet 1887,
il a été décidé « La fermeture
complète de l’ancien cimetière, sauf pour ceux qui auraient des concessions.
Cette mesure s’impose car depuis longtemps déjà la terre est saturée à l’excès
de matières organiques, qu’il en résulte que son pouvoir dissolvant n’a plus
d’action et que la décomposition n’est plus complète, ce qui fait que le temps
réglementaire pour l’ouverture des sections est insuffisant et que l’on
retrouve lors des fouilles des matières organiques encore intactes. Il est
pénible pour ceux qui n’ont pas les
moyens d’avoir des concessions de retrouver disséminés à la surface du sol les
restes des personnes qui leur furent chères. Du point de vue de l’hygiène et de
la salubrité ces inconvénients ne sont pas moins grands, surtout par les grandes
chaleurs ». Le cimetière du Nord serait-il resté la nécropole des
privilégiés de la ville ? Ce problème d’achat des concessions avait fait
l’objet de nombreuses réflexions lors de ce Conseil du 16 juillet. Les membres
des commissions concernées, en accord avec le maire Le Bastard, voulaient
partager la ville en deux zones pour permettre aux familles des cantons nord de
pouvoir « Réunir leurs nouveaux
morts à ceux déjà enterrés dans l’ancien cimetière ». Cela fut refusé au
vote par la majorité des membres qui ont estimé « Que cela aurait créé des réclamations incessantes de la part des
habitants des cantons sud, réclamations fondées, attendu que jusqu’à ce jour
nous n’avons eu qu’un seul cimetière pour toute la ville ; que d’ailleurs
le but que l’on se proposait de laisser l’ancien cimetière se reposer pendant
quelques années pour permettre à la terre de reprendre ses propriétés
naturelles n’aurait pas été atteint, que toutes les familles auraient acheté
des concessions pour pouvoir se réunir à ceux des leurs qui les ont précédé
dans ce champ du repos. Par conséquent, les inconvénients que signalions tout à
l’heure se perpétueraient sans que l’on puisse sérieusement intervenir. De plus
aucune concession ne serait prise dans le nouveau cimetière, et il y aurait eu
là comme une sélection faite malgré nous : le cimetière des pauvres et le
cimetière des riches. » En conséquence, le 20 juillet 1887, un arrêté est publié dans
la presse « Considérant que l’état
du cimetière du Nord ne permet plus d’y faire de nouvelles et nombreuses
inhumations, sans porter atteinte au respect du aux morts et à l’hygiène
publique, et qu’il convient par conséquent de l’abandonner pendant un temps
indéterminé. A partir du 1er septembre 1887, il ne sera plus fait
d’inhumations ordinaires dans le cimetière du Nord et il n’y sera plus accordé
de concessions, sauf les exceptions ci-après. Le cimetière de l’Est sera ouvert
au public à la date susvisée et toutes les inhumations y auront lieu. »
Des exceptions furent en effet accordées aux propriétaires du terrain acheté à
la Ville, et pour les familles qui demanderaient des concessions en faveur de
ceux de leurs membres déjà inhumés dans l’ancien cimetière, dans le but
d’éviter des exhumations et des transports dans le nouveau.
La
Société protectrice des cimetières
La situation ne semble pas s’être améliorée puisque, le 20 décembre 1936, lors d’une réunion publique tenue à la salle des Beaux-arts, est constituée une « Société protectrice des cimetières ». Il est bien précisé que cette Société « Reste étrangère à toute discussion politique ou religieuse » Son président, M. Chaumont, ancien directeur de l’Omnia-Pathé, recommande toutefois « De rechercher pour la Société naissante, l’appui du clergé ». Les buts de la Société sont « De remédier à l’état général défectueux des deux cimetières. Les herbes les envahissent, notamment celui du Nord ; les allées sont boueuses, impraticables, vu le défaut d’écoulement des eaux. Les responsables de cet état de choses sont la Ville et les propriétaires de concessions. La Ville n’y entretient qu’un personnel réduit. Le cimetière du Nord n’a qu’un seul cantonnier, qui ne peut exercer de surveillance. » Un des membres de la nouvelle société, le docteur Bourdinière, chef des services sanitaires du département, explique à l’assemblée que la Ville de Rennes : « En choisissant, en 1789, le champ de l’Estival, à l’abbaye Saint-Melaine pour y établir le cimetière du Nord, inauguré en 1795, n’avait aucun soupçon des nécessités géologiques d’un cimetière, pris dans un terrain marécageux et pourvu de nappes d’eaux souterraines. Aujourd’hui on n’établit de cimetière, qu’après un an d’essai, sur une fosse ouverte. Ici, à chaque convoi, on est obligé de vidanger la fosse. Cette humidité foncière préserve les corps, si bien que très souvent, achevées les concessions temporaires, le cadavre, jeté à la fosse commune, est presque intact. » Les concessions de quinze ans n’étant pas renouvelables, elles pouvaient être transformées en concessions trentenaires ou perpétuelles. Il est également convenu que le rôle de cette Société « Consistera à exercer une semaine sur deux, dans chaque cimetière, à un jour donné, et d’accord avec les employés municipaux, une tournée d’inspection. La première opération sera le drainage. Quelqu’un fait savoir que la question du drainage est surtout subordonnée à la création d’un égout collecteur sous l’avenue du Gros-Malhon. » Le docteur Bourdinière informe alors l’assemblée « Qu’en Belgique et en Angleterre, on a fait des essais concluants de cercueils en aluminium remplaçant le zinc et le bois. Il se peut aussi que les caveaux soient un jour aériens ». Autre sujet de préoccupation, et non des moindres, celui des arbres. En effet, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les cèdres et séquoias géants connaissent un vif succès dans les parcs d’agrément en raison de leurs qualités ornementales et leur croissance rapide. On en trouve au jardin du Thabor bien sûr, mais aussi au cimetière du Nord, ce qui n’est pas sans poser d’importants problèmes racinaires. Le docteur Bourdinière, jamais à court d’idée, fait alors « Le procès des arbres dont une époque romantique s’est plu, à tort selon lui, à planter le champ du repos. Il les estime bons, tout au plus, à disjoindre les pierres des caveaux. » On lui fait alors remarquer « Qu’il faut maintes démarches avant d’être autorisé à abattre un arbre, qui peut intéresser parfois une quinzaine de monuments dans le périmètre. » Plus sagement, le président Chaumont est d’avis : « De n’employer dans les cimetières, que des ifs et des cupressus. » Nous n’en saurons malheureusement pas plus sur l’issue de cette recommandation aux services municipaux compétents…
« Ô
tombeau de famille, dernière commode du bourgeois ! »
Les temps ont changé. Le remarquable patrimoine
funéraire du cimetière du Nord est désormais valorisé. Au début du XIXe
siècle, pour les sépultures de la noblesse urbaine, particulièrement visibles
dans les anciens secteurs N° 1 et 8, la simplicité était la norme. Point de
longues épitaphes ou de décor ostentatoire, contraires aux valeurs chrétiennes.
Une dalle funéraire plate, le plus souvent sans stèle, porte la croix, parfois
un blason et une brève épitaphe. Inutile d’en rajouter, la notoriété familiale
suffit.
Avec la construction, à partir de 1830, de la
chapelle funéraire de Millardet, et son dôme qui couvre l’unique porte d’accès, le cimetière se monumentalise ; avec
son corollaire, l’essor des marbriers de l’avenue du Gros-Malhon. Les pierres
tombales des concessions temporaires des classes moyennes, alignées les unes
après les autres n’ont en effet pas le prestige des monuments de concessions
perpétuelles. On assiste alors à un développement des sépultures patriciennes. Édiles
de la cité, radicaux-socialistes laïcs et francs-maçons, notables, nouveaux
riches, négociants ou industriels rivalisent de tombeaux monumentaux avec leurs
portraits sculptés ou gravés. D’aspect souvent profane, ces sépultures ne
présentent pas toujours d’insignes religieux. Mais ses épitaphes et
inscriptions lapidaires sont là pour nous rappeler le souvenir du défunt, ses
qualités et ses titres. Elles ont aussi vocation pédagogique pour les vivants. On
notera qu’après la Première Guerre Mondiale, des concessions perpétuelles
étaient accordées gratuitement aux Rennais inscrits au tableau d’honneur du
Panthéon, dont les parents sollicitèrent l’inhumation dans l’enclos réservé du
cimetière de l’Est. Certains évergètes de la cité se virent également octroyer
cette faveur.
Deux exemples d'évergétisme : à gauche, la stèle de Joseph Beaugeard, commerçant rennais laïc et radical-socialiste, avec cette épitaphe « Ils ont légué toute leur fortune aux œuvres sociales et laïques ». On notera l'absence de tout signe religieux. A droite, celle du docteur Jean-Marie Drouadenne « Il fut le refuge du pauvre, son soutien dans ses besoins, sa consolation dans ses peines. Bienfaiteur du Lycée, la Ville reconnaissante » qui légua à la Ville tous ses biens : une somme de 25 000 francs ; un immeuble situé au 29, rue de Paris ; un legs afin d'attribuer une bourse aux fils d'anciens élèves du Lycée de l'avenue Janvier.
Victor Hugo assimilait le « tombeau de
famille » du Père Lachaise à la « dernière commode du
bourgeois » (1) Des sépultures
individuelles du cimetière du Nord en pleine terre, on constate en effet un
développement des chapelles bourgeoises au style néo-gothique avec leur caveau de
famille souterrain. Aujourd’hui fortement délabrés, ces monuments, symboles de
la réussite sociale du XIXe siècle, font partie du patrimoine
funéraire. Il serait dommage de les laisser en ruine. Restaurés, ne
pourraient-ils pas être transformés en chapelles cinéraires ?
Le
cimetière en flânant
Parcourir
le cimetière du Nord, c’est feuilleter un livre d’histoire de la Ville. Pour ne
s’en tenir qu’aux illustres Rennais cités par Adolphe Orain, nous retrouvons
les sépultures du grand patriote Leperdit ; du poète Édouard
Turquety ; du philosophe Henri Martin, doyen de la Faculté des
Lettres ; du chimiste Malaguti ; de l’illustre professeur Duhamel,
membre de l’Institut ; du savant ingénieur Joseph Durocher ; de
l’entomologiste Griffith ; du recteur d’académie Jarry ; de Sirodot,
doyen de la Faculté des Sciences ; des sculpteurs François Lanno, Barré,
Léofanti ; des peintres Desnoyers, Jourjon, Logerot, Briand, François Blin,
Laloue, Vaumort, Robbes, Roy ; des généraux Rapatel, Pontgérard, Loysel ;
des philanthropes Legraverend, Drouadaine, Liothaud, Coulabin, Provost ;
du géologue Marie Rouault ; des écrivains et poètes Victor et Théophile
Lemonnier, Alexis Rouault, Édouard Alix, Delatouche, Bertrand Robidou, Lucien
Decombe, Adolphe Orain et l’historien breton Arthur de la Borderie ; des
anciens maires Emmanuel Pongérard, de Lorgeril, de Léon, de la Guistière, Le
Bastard, Morcel, Pinault, etc…
Parmi ces sépultures, celles de deux hommes peu
connus méritent pourtant que l’on s’y arrête : Alexis Rouault, dont le
monument a disparu, et William Griffith, dont la croix git à terre.
Emplacement de la sépulture d'Alexis Rouault |
Le
poète-perruquier
Alexis Rouault, le « Poète-perruquier », appelé aussi le « Poète de la
pêche » ou le « Jasmin rennais » (Par référence au
poète-coiffeur agenais Jacques Jasmin, précurseur des félibres), naquit le 17
février 1825 rue Saint-Melaine dans une famille modeste de 12 enfants, son père
étant garde de la ville (la police municipale). Orphelin dès l’âge de quatre
ans, il fréquenta l’école publique de la rue Saint-Melaine, tenue par les
Frères des écoles chrétiennes. Élève têtu, il connaitra plus souvent qu’à son
tour les caresses de la férule. Dès
l’âge de dix ans, le garçon fut placé en apprentissage pour le fricot chez un perruquier de la place de
la Halle-aux-blés. Le pain n’étant pas fourni dans le fricot, l’apprenti devait amener chaque semaine une miche de dix
livres. Son patron, un ancien tambour-major, avait la main un peu trop
lourde ; aussi, son apprentissage terminé, notre jeune perruquier le
quitta-t-il sans regret. Il entra alors chez Bourgeon, un coiffeur de la rue
Saint-Germain, où il restera trois années. Tout en travaillant, on y chantait
et on y causait beaucoup. Alexis prit langue et devint bientôt, en vrai
perruquier, d’une verve intarissable. C’est alors que notre jeune perruquier,
âgé d’à peine quinze ans et pourvu d’un maigre viatique, décida de prendre la
diligence pour Paris où il se mit aussitôt en quête d’ouvrage. C’est à Passy
qu’il finit par trouver le patron qui lui convint, un polonais nommé
Golinbiesky, qui lui donna la somme de quinze francs par mois, nourri, couché
et blanchi. Tout à sa joie, le jeune homme va enfin s’épanouir. « C’est à cette époque que le jeune ouvrier
eut la première poussée de ce feu intérieur qui fait les poètes »,
raconte Louis Tiercelin. Ayant acheté un cahier de chanson d’un sou, Alexis ne
put s’empêcher d’en relever la niaiserie. Il l’a corrigea la refit et la chanta
aux habitués du salon sous les applaudissements. La chose s’ébruita et l’on
commença à parler du « petit Breton ». Parmi les artistes qui
fréquentaient le salon Golinbiesky, se trouvait le célèbre chansonnier Béranger
qui, entendant parler du « petit breton » et de ses chansons, voulut
le rencontrer. On imagine l’émotion d’Alexis Rouault lorsqu’il comparu devant
le maitre. Beranger fut très bienveillant et l’encouragea. Bien des fois par la
suite, lorsque notre jeune poète allait coiffer Béranger à son domicile, rue de
la Pompe, il reçut de nouveaux encouragements. Rouault gardera toujours une
grande fierté de cette rencontre.
Mais voilà ; touché par le mal du pays,
le jeune rennais éprouva le besoin de revoir sa mère. Il regagna à pied sa
ville natale qu’il avait quittée depuis six ans. Il organisa une société
« Les fêtes rennaises », installée à l’hôtel du Cheval d’Or, rue de
Paris. La vingtaine de membres se réunissait chaque semaine depuis le
commencement de l’hiver jusqu’au carnaval. Chacun y allant de sa petite
chanson, un diner et un bal clôturaient les séances. Aux beaux jours, des promenades
et parties de pêche à Cesson ou Châtillon conduisaient cette joyeuse bande à la
campagne au rythme des chansons d’Alexis Rouault. Le 21 août 1846, Alexis prend
pour épouse Joséphine Duval, née comme lui à Rennes. Le jeune couple s’installe
rue du Lycée où les débuts sont difficiles. Rouault se constitue une clientèle
et les refrains retentissent à nouveaux. Quatre années plus tard, notre figaro
transfère son salon de coiffure rue
aux Foulons, l’actuelle rue Le Bastard, où il restera plus de quarante ans,
soignant une clientèle toujours plus nombreuse et fidèle. Ses apprentis
n’étaient pas malheureux. Nourris, couchés et blanchis, ils avaient même le
droit de taquiner le goujon le dimanche après-midi avec le patron. Car, tout en
s’excusant de n’être qu’un rimailleur,
Alexis Rouault fut le poète de la pêche à la ligne.
Trois
amis allant gaiement,
Un
jour à la pêche,
Fredonnaient
gaillardement
Le
long de la Seiche :
Ah !
pauvres petits goujons,
Qui
jouez parmi les joncs,
Gare
à la friture !
O
gué.
Gare
à la friture !
Exemplaire des Archives de Rennes |
Exemplaire de la Bibliothèque municipale |
L’officier
anglais entomologiste
Non
loin de la sépulture d’Alexis Rouault, on peut voir une tombe dont la croix git à terre avec cette inscription « A la mémoire de William John Griffith, ex-officier de l’armée anglaise,
membre de plusieurs sociétés savantes et scientifiques, né à Calcutta le 8
juillet 1845, décédé à Rennes le 10 avril 1883. » L’inscription est
erronée puisque le décès a été constaté par le pasteur Vincent Moïse Arnoux le
17 avril 1883. Le texte de l’épitaphe « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand
même il serait mort, et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » (Jean, 25 et 26.) nous révèle une
accointance avec la religion réformée.
Cette section 12 du cimetière du Nord
était autrefois connue sous le nom de « Cimetière des protestants ». On remarque en effet autour de la tombe de Griffith plusieurs sépultures avec épitaphes tirées de l’évangile de
Saint-Jean, dont celle de Georges Zwingelstein, des tanneries du moulin de
Trublet « Quiconque vit et croit en
moi, ne mourra point pour toujours », ou encore d’Henry Christian
« Celui qui croit au fils aura la
vie éternelle » (Jean, 36.). Griffith habitait au 92, avenue du
Gué-de-Baud avec sa mère Émily Henderson, qui lui survivra jusqu’au 19 janvier
1890. William Griffith était le fils du docteur Griffith, botaniste distingué,
médecin de la Compagnie des Indes et chargé à plusieurs reprises de missions
scientifiques. Son fils était arrivé assez tôt en France puisqu’il résida à
Vannes de 1870 à 1873, où il fut conservateur-adjoint du musée de cette ville.
C’est à cette époque qu’il se livra à l’étude des insectes et entra en relation
avec les meilleurs entomologistes bretons. Il publia de nombreux articles sur
les coléoptères et autres lépidoptères dans le Bulletin de la Société polymathique du Morbihan. Membre de la
Société Entomologique de France et de plusieurs autres sociétés savantes,
Griffith vint s’installer à Rennes où il continua ses publications. Il fit don
de son importante collection de coléoptères et lépidoptères au Musée d’histoire
naturelle de Rennes.
Section 12 du cimetière |
1. Victor Hugo, Choses
vues, 5 mai 1839.
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