mercredi 31 juillet 2024

Rennes libérée, la mise en place du Comité départemental de la Libération.

C’est au mois de décembre 1943 qu’une première réunion clandestine s’est tenue place du Calvaire à Rennes, chez le commissaire de police Le Page, révoqué par Vichy. Le général Allard assure la présidence, les contacts ont été assurés par François Tanguy-Prigent. Parmi les premiers membres du CDL 35, on trouve : Le Gorgeu, Foulon, Level, Kerambrun, Grimault, Galichet, Milon, Heurtier, Commeurec, Louviot, Lavoquer, Chaplet. Les contacts avec les délégués du GPRF (Le Gorgeu et Tanguy-Prigent) se font chez Foulon, qui habite au 7 bis, boulevard Volney. Jusqu’au mois de mai 1944, Tanguy-Prigent se rend régulièrement à Paris. Ensuite, et jusqu’au débarquement, Victor Le Gorgeu, commissaire de la République, et Bernard Cornut-Gentille, préfet, ont les pleins pouvoirs donnés par le gouvernement d’Alger et le CNR. Les dernières réunions ont eu lieu peu de temps avant la libération de Rennes pour préparer la prise du pouvoir local et l’occupation, par la Résistance, des bâtiments administratifs de Rennes. Le Gorgeu, dit Le Guillou, est alors caché chez M. Leray au 4, boulevard Volney. La maison étant située sous la ligne de tir des canons américains à la Maison Blanche et ceux des Allemands à Saint-Jacques, il se réfugie dans une cave de la rue d’Estrées (Le terme de "terrible bataille de Maison Blanche" lu dans Ouest-France me parait bien excessif. Sinon quel terme employé pour celles de Normandie ou des Ardennes ? Ce n'était qu'un combat ou un accrochage). Le CDL clandestin a été très actif, surtout dans les 3 derniers mois qui précédèrent la Libération, les organisations militaires (FFI, FTP, AS) et de Résistance (FN et Libé-Nord) étant plus préoccupées par la libération elle-même que par des considérations politiques. Le CDL se définit comme l’auxiliaire du préfet et du commissaire de la République, tout en étant l’émanation des forces de la Résistance. Le 3 août dans l’après-midi, la véritable prise de pouvoir à Rennes a été assurée par ses membres : Hubert de Solminihac, dit « Hémeric » (MLN) ; Pierre Herbart, dit « Le Vigan » (MLN) et des groupes FTP. À 20 h, les bâtiments publics étaient aux mains de la Résistance. Conséquence des bombardements et des évacuations, la ville avait perdu une bonne moitié de sa population. D'après mon décompte des cartes d'alimentation distribuées par la Mairie, il reste alors environ 35 000 habitants à Rennes. 

Le lendemain 4 août, jour de la libération de la ville, la première réunion non-clandestine du CDL se tient à la préfecture en présence du commissaire de la République Le Gorgeu. Sont présents : Kerambrun, Quessot, Level, de Solminihac, Mme Martin, Cornut-Gentille, Le Vigan et Milon. Charles Foulon est encore dans le Finistère. Il ne rejoindra Rennes que le 8 août. Désireux d’agir légalement, grâce à son président Kerambrun, le CDL n’a ordonné aucune exécution. Il n’y a eu aucun appel aux populations. Les rapports avec le préfet Cornut-Gentille sont plutôt bons. Ils seront plus tendus avec son successeur Bernard Vigier.

Extraits du PV

Le premier procès-verbal, daté du 10 août 1944, indique que le CDL s’est réuni au complet. Sont présents : Kerambrun, président (Radical) ; Becdelièvre (Jeune république) ; chanoine Brassier (Forces spirituelles) ; Collery (FN) ; Foulon (Libé-Nord) ; Geffroy (CGT) ; Grimault (CFTC) ; Guillon (FUJP) ; Level (instituteur résistant) ; Mme Martin (MLN) ; Perennez (PC) ; Quessot (SFIO) ; Riveau (monde paysan) ; De Solminihac (MLN). L’effectif du Comité n’est pas figé. Il atteindra 19 membres. Kerambrun, nommé premier président de la Cour d’appel, sera remplacé par Clément Heurtier (Libé-Nord). Charles Foulon est chargé du secrétariat général du CDL, c’est un poste essentiel. Se pose déjà la question des locaux du Comité. Le CDL reçoit 2 commissaires de police et les informe du scandale que constitue la libération prématurée de certains collabos. Les commissaires répondent que la maison du Cercle Paul Bert, où se faisait le tri des collabos a été débordée pendant trois jours. Au nom du CDL Foulon fait observer que les circonstances sont exceptionnelles et que les arrestations doivent être maintenues lorsqu’elles ont été faites par les CLL ou des groupes de patriotes connus. Les miliciens sont écroués à Jacques Cartier plutôt qu’au quartier Margueritte d’où il est facile de s’évader. L’ex-préfet régional Martin est en surveillance à l’hôtel de France. Le CDL exige qu’il soit mis en prison. Un café de Maurepas a vendu du vin aux Américains 30 F le verre alors que les consommateurs rennais le payait 10 F. Le CDL demande qu'il soit incarcéré et poursuivi.

Lucie Aubrac à Rennes

Le lendemain, vendredi 11 août 1944, la séance est ouverte par Charles Kerambrun en présence d’Yves Milon, président de la délégation municipale, et de Lucie Aubrac. Le 27 juillet, à Londres, elle s’était vu confier une mission de liaison en France libérée auprès des comités de Libération et des mouvements de résistance par Emmanuel d’Astier de la Vigerie. Kerambrun signale que les officiers en uniforme prennent petit à petit le pas sur les civils et les jeunes combattants de la Résistance. Il demande au CDL de veiller à ne pas « laisser perdre nos droits et nos devoirs ». Lucie Aubrac prend la parole et indique que le CDL est un organisme de travail « recruté dans tous les mouvements politiques de la Résistance. Il représente l’opinion générale d’un département. Les CDL représentaient le désir de Libération ; ils représentent maintenant l’unanime désir des patriotes de reconstruire la France. » Pour Lucie Aubrac, la priorité c’est l’épuration, « épuration des collaborateurs et aussi des vichyssois. Elle doit se poursuivre de la manière suivante : la Commission d’épuration étudie les noms des gens dont on lui a fait parvenir les dossiers à la maison de la Résistance. Elle dresse l’accusation. Dans le PV de la commission, il est décidé, qu’en raison de tels ou tels faits, tel individu est digne d’une certaine peine : mise en résidence surveillée ; camp de concentration ; prison. Ce PV est présenté chaque jour au CDL, entériné, porté au préfet ; ainsi en moins de 48 heures, chaque dénonciation populaire peut être suivie, étudiée, préparée pour l’accusation et se traduire en actes en 48 heures. L’épuration devient une tâche facile et claire ».

Comme pour la magistrature, dont le procureur général de la cour de Rennes, M. Peyre, est accusé de "couvrir" les membres collaborateurs ou vichystes de son personnel, se pose la délicate épuration des municipalités. « Il y en a 368 en Ille-et-Vilaine. Pour toutes les municipalités de villes de plus de 2 000 habitants, il faudra faire une enquête. Un texte législatif régit cette épuration : c’est l’ordonnance du 21 avril 1944 prise par le ministère de l’Intérieur. Ce texte demande de conserver les conseillers municipaux élus avant le 1er septembre 1939. Ou il faudra les remettre en fonctions. Seront révoqués, par contre, les maires, adjoints et conseillers traîtres de même qu’il faudra dissoudre toute assemblée nommée par Vichy. On revient aux conseils municipaux élus ; par suite des décès et des épurations, il peut se faire que le nombre de conseillers baissera. Quand ils atteindront le quorum (la moitié + 1) on les laissera sans changement. Si au contraire ils ne l’atteignent pas, alors ils seront complétés par le préfet après les avis du CDL, grâce à l’adjonction de personnalités ayant effectivement participé à la résistance, contre l’ennemi et contre l’usurpateur. »

Mme Aubrac ajoute enfin, sous les applaudissements : « Nous voulons réussir. Il ne faut pas perdre l’enthousiasme ; il faut rester près de nos buts ». Á l’unanimité, une motion est votée concernant la réquisition d’une maison appartenant précédemment aux collaborateurs ou à l’ennemi. Le CDL se heurte parfois aux autorités militaires : « Il semble que parmi les officiers qui ont récemment revêtu l’uniforme, tous ne soient pas résistants ». Après avoir félicité M. Kerambrun de sa nomination comme premier président à la Cour d’appel, M. Le Gorgeu demande que « l’épuration soit assez prudente pour ne pas compromettre la marche des services ».

Une difficile épuration

5, contour de la Motte. Archives de Rennes. Fonds Foulon.
Le 17 août, le CDL est autorisé à occuper un immeuble réquisitionné au 5, contour de la Motte, en face de la préfecture. Dans un premier temps, les prises de position ou les vœux sont pratiquement tous adoptés à l’unanimité, constate Charles Foulon : « L’enthousiasme y était, avec une atmosphère de fraternité qui était celle de la clandestinité ; le curé et l’ouvrier communiste, le directeur assez riche de la coopérative agricole et le cheminot, le vieux pharmacien et le jeune franc-tireur ». Au sujet des rapports entre communistes et non-communistes, Foulon note que la distinction entre les deux groupes est moins tranchée qu’elle ne le sera plus tard : « L’hostilité de Vichy et la répression nazie avaient rendu les communistes sympathiques à tous les résistants ». Le 23 août, le lieutenant Aubry, des FFI, tondait un jeune homme qu'il appelait un « zazou » sur la lace de la mairie. L'incident, qui causait un scandale et était interprété diversement, paraît à la fois une brimade et une mascarade, surtout qu'un deuxième « zazou » était en même temps mis en demeure de s'engager sous la menace d'une tondeuse.
Lors de sa séance du 28 août, le CDL demande l’épuration des chambres de commerce « lorsque leurs membres ne sont pas restés patriotes : Bessec de Saint-Malo, Bahon-Rault, pétainiste convaincu ». Des marchands de meubles « ayant travaillé avec et pour les Allemands » sont également visés : Rual et Poirier. Une plainte est aussi déposée contre Pelpel. Le 29, le CDL trouve scandaleux que des paysans font des échanges directs d'alcool et de denrées contre de l'essence fournie par les Américains.
Couple rennais de la Milice
Le 4 septembre, le docteur Bianquis transmet une liste de détenus illégalement incarcérés par la Milice à l'asile Saint-Méen. M. Becdelièvre fait savoir que les prisonniers en question ont été transportés vers Redon accompagnés de 30 soldats allemands.
Le 5 septembre, le CDL propose l’arrestation de 75 membres du RNP et 179 membres du PNB. Le 7 septembre, M. Becdelièvre fait observer que le scandale du camp Margueritte continue : « Les nègres font un véritable service de correspondance. Le lieutenant Bietry ou le capitaine Mercier ferment les yeux sur ce manège ». Pour M. Quessot « le clergé doit être épuré au même titre que les autres parties de la population. » Le préfet pense qu’il faut songer aux conséquences… Le 8 septembre, le général Allard vient au CDL pour l’avertir : « Que le public se plaint des FFI vrais ou faux dont l’indiscipline et les mœurs déplaisent. Les gens ne savent pas comment nous faire parvenir des plaintes. Il est inadmissible que les collaborateurs puissent continuer encore longtemps à se promener impunis, autrement les gens finiraient par se faire justice ». Heurtier se plaint qu’il y a autour du CDL de nombreuses fuites : « Des agents auraient prévenu certaines personnes de leur arrestation imminente ». Puis c’est Kerambrun, qui revient de Paris, où il a eu une entrevue avec le ministre de la Justice. En attendant la création de la Cour de justice, le CDL doit faire suivre ses dossiers au tribunal militaire, qui se charge de poursuivre les coupables des délits et crimes commis en contravention des articles 75 à 80 du Code pénal. Kerambrun reconnaît que la constitution du tribunal militaire pose celle de l’épuration de l’armée. En attendant la Cour de justice, le tribunal militaire est donc compétent.

Enquête sur la répression à la Libération. Tribunal militaire Ille-et-Vilaine.

« Non-lieu : 217 fiches

Condamnations : 349 fiches

Total des affaires jugées : 566

Dates extrêmes : 22 septembre 1944 – 29 mars 1949.

Mort suivie d’exécution : 6 en 1944

Mort sans exécution : 3, dont 2 femmes

Le 27 septembre, les Cours de justice, qui devaient être aussi nombreuses que les Cours d’appel et juger dans le ressort régional, sont remplacées par des Cours de justice départementales. En conséquence, deux membres de la Commission d’épuration, proposés comme candidats, pourront aider le Premier président à choisir les noms des personnes parmi lesquelles on tirera au sort la liste des jurés de la Cour de justice : 60 noms seront proposés par Monsieur le Président ; 60 noms par le CDL, 60 noms par les FFI. Une liste d’arrestations était prête, le secrétaire explique que cette liste est celle des plus importants cotisants du groupe Collaboration Alphonse de Châteaubriant (304 fiches d'adhérents). Le préfet a prescrit des enquêtes immédiates et triplé le personnel, 35 équipes de policiers vont travailler 24 heures après les vœux demandant des arrestations, la police donnera les renseignements. Une cour militaire va fonctionner à partir de lundi. Une commission de triage fonctionnera également sur le plan départemental. Le préfet craint que le magistrat par trop d’indulgence ou trop d’esprit partisan n’aiguille vers la cour civile de justice des gens qui devraient être passés devant le tribunal militaire. Le CDL demande que la liste des arrestations soit publiée dans la presse. Le 2 octobre, la Commission d’épuration discute sur l’opportunité d’une arrestation massive des personnes inscrites dans les groupes et associations collaborationnistes. Le secrétaire propose qu’il y ait une arrestation opérée par tranches assez fortes, commençant par des personnalités d’un rang social élevé, désignées nommément par le CDL. Une arrestation massive de plusieurs centaines de personnes étant techniquement difficile. Un vœu est adopté demandant l’internement administratif durant 2 ou 3 semaines des femmes ayant eu des rapports intimes avec les Allemands (Certaines étaient en effet plus en sécurité au camp Margueritte qu'en ville). Par manque de personnel il y a embouteillage du travail d’épuration en cours. 318 dossiers sont en souffrance depuis plusieurs semaines. Le CDL s’interroge sur la culpabilité des membres du PNB ayant adhéré avant 1939 ainsi que sur la responsabilité des adhérents du PNB qui ont assisté en 1940 à la réunion du parti qui a suivi immédiatement l’occupation allemande.

Le 3 novembre, la Cour de justice va fonctionner sous peu. 5 à 600 dossiers lui ont été transmis. Plus insolite « Mme Richelot, 6 rue Martenot, a en sa possession, un porc gras, des bicyclettes et un frigidaire que lui ont laissés les Allemands à leur départ. Prise de guerre qui ne revient pas à Mme Richelot ». Le 22 novembre, le CDL demande l’internement et la mise de biens sous séquestre des entreprises Morel & Gaté et J.B. Martin à Fougères.

Le 29 décembre, Foulon donne lecture de l’ordonnance décrétant l’indignité nationale pour tous les membres, fonctionnaires de propagande, chefs de services aux affaires juives du gouvernement de Vichy, adhérents des organisations : Légion tricolore, LVF, amis de la Légion, Légion africaine, Francisme, collaboration, PPF, RNP, MSR, organisateurs ou participants de manifestations politiques ou économiques, conférenciers, auteurs de brochures ou tracts, affiches de propagande, etc. L’assemblée approuve et demande au ministre d’ajouter à la liste ci-dessus : PNB, CNN (Il doit s'agir plutôt du Comité National Breton créé en 1940 par Debauvais et Mordrel) et Milice Perrot qui intéressent particulièrement la Bretagne.

2ème Unité de marche de la Milice cantonnée rue du Griffon.
 On distingue les hermines sur leur écusson.


Le 10 janvier 1945, épuration de la Chambre de commerce. De nombreuses affaires concernent la ville de Fougères, où la collaboration économique fut importante. Deux vœux sont adoptés pour rechercher les auteurs de l’arrestation de Thérèse Pierre. Le 4 avril, Level signale que le CDL est attaqué de partout, accusé de tous les retards apportés à l’épuration, de toutes les libérations inopportunes ordonnées par les autorités judiciaires ou administratives, et qu’il conviendrait de réagir au plus tôt par la voie de la presse « C’est ainsi que le CDL est accusé dans le public d’avoir fait libérer Berthe Valton et que celle-ci se vante d’obtenir sous peu la libération de M. Moroge. Le CDL travaille en vase clos. Il doit extérioriser ses travaux et faire connaître au public les demandes d’internements qui ne sont pas réalisées, les libérations prononcées contre notre gré ».

Le 16 avril 1945, Le préfet donne les chiffres comparatifs suivants qui démontrent que l’Ille-et-Vilaine est de loin en tête de l’épuration en Bretagne :

Département

 Ille-et-Vilaine

 Finistère

 Morbihan

 Côtes-du-Nord

Internement

415

132

65

110

Cour de Justice

64

15

12

28

Chambre civique

306

54

16

45

Confiscation

 113 millions

 18 millions

 12 millions

 17 millions

 

Le préfet Bernard Vigier de conclure : « L’Ille-et-Vilaine ayant été le département le moins résistant des 4 départements bretons il devait être le plus inféodé au pétainisme et à la collaboration et par conséquent le plus susceptible d’épuration ». 

Aurait-on plus collaboré que résisté en Ille-et-Vilaine ?

 

Jusqu’en octobre 1945, d’après les PV des séances, le CDL a adopté les vœux suivants sur l’épuration :

Demandes d’internement et incarcération = 647 (478 en 1944, dont 179 membres du PNB)

Internements administratifs = 261 (164 en 1944)

Mises en liberté et relaxe = 173

Maintien des arrestations = 99

Demandes d’enquêtes = 133

Le CDL a établi 7 385 dossiers.

Archives de Rennes. Fonds Foulon.
Le 7 novembre 1945, dès réception de la dissolution du CDL d’Ille-et-Vilaine, Foulon a avisé M. Saillant et les présidents de CDL de la décision du préfet. D’après Foulon, « La décision du préfet contre le CDL est une des conséquences de son discours contre Teitgen et le MRP, l’autre conséquence étant l’intervention de Garnot contre lui ». Le préfet d’Ille-et-Vilaine est un des rares préfets à avoir agi de la sorte. Le CDL s’occupe du reclassement du personnel. Le CDL fera l’inventaire des meubles. Foulon propose que l’on transporte les archives dans les locaux de la CGT. Le CDL doit assurer jusqu’au 10 novembre la liquidation des affaires courantes. Le CDL ne se réunira plus qu’une fois par semaine, le mercredi matin.

Le 19 décembre, Foulon donne lecture d’une lettre du CNR concernant la situation des CDL qui, d’après Louis Saillant, ne peuvent survivre qu’en se constituant en associations.

Le 16 mars 1946, réunion extraordinaire pour transformer le CDL en association. Au mois d’octobre, la CGT lui demande de quitter ses locaux.